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Critique de carnet-de-voyage


Sammy Ayers est âgé de 10 ans quand il se retrouve, seul, à la gare routière de Barrington, Georgie....
Quelques minutes auparavant, il fut réveillé par le chauffeur du bus, qui nettoyait son car....
Quelques heures auparavant, il s'était endormi sur sa mère.... quittant Birmingham pour un monde meilleur et un avenir plus sur....enfin c'est ce qu'il avait compris des propos que sa mère lui avait tenus...
Nous sommes à la fin des années 30.....

Mais le voilà seul....Dans une gare vide de toute activité humaine, sous un soleil de plomb....et le chauffeur, sans un mot, sans un regard, lui dépose une valise à ses pieds..... le voilà seul au monde. le choc est immense. Intense. le vide. le néant. L'absolue négation.... être abandonné par sa mère !...

Sammy Ayers est K.O debout....Il perd l'usage du langage... et il est tellement abasourdi par le choc, qu'on le croit sourd.... C'est du moins le sentiment que ressent JERKINS, le chef de la gare routière de Barrington, qui le remarque et l'accueille en attendant "que ses parents viennent le chercher".....

Jenkins et Sammy attendront en vain.... Jenkins, dans un souci d'ordre fini par ranger la valise qui traînait sur le sol, dans une consigne, "en attendant qu'un des parents vienne"...

Jenkins, tout comme Sammy est un être blessé par la vie...ayant perdu sa femme et sa fille, le même jour, un 24 décembre d'une sale grippe...Il est persuadé que la mort de ses deux êtres chéris est due à un péché qu'il a commis alors qu'il était sous les drapeaux... La culpabilité protestante le ronge et l'étouffe, toutefois, cet homme est pétri de charité et de bon sentiment....

Bien qu'il accueille Sammy, il le laisse cependant, au fond de la gare routière, dans un petit débarras, qui deviendra pour une grande partie de sa vie, le "home sweet home" de Sammy Ayers....

Lucille, la patronne du café, à côté de la gare routière, amie de longue date de Jenkins, prend soin, en le nourrissant, de cet enfant, qui se rend utile en balayant la cour, en rangeant les bagages de ceux qui arrivent, en recevant ceux qui arrivent...

Sauf que Sammy Ayers n'a toujours pas dis un mot depuis sa descente du car...

Etant donné que les gens pensent que Sammy est sourd, ils parlent ouvertement de tout sujet devant lui.... Sammy est une "éponge"...il capte tout, il enregistre tout, il stocke tout.... Abraham Thacker, chef patriarchie d'une tribu de noirs "sans le sou" l'apprendra, bien plus tard....

Jenkins, le scolarise et Sammy Ayers devient vite la "bête noire" (et le terme est à- propos dans cet Etat du Sud des Etats Unis : le noir n'est même pas une couleur à cette époque....) d'un certain Tolliver Tynan fils d'une bonne famille, et de la plus grande fortune du conté fils d'Alford Tynan.....

La vie et les années vont défilées.... 1966 : Tolliver deviendra un pasteur baptiste confondant le remplissage des fonts baptismaux et le vidage des fonds baptistes et Sammy Ayers sera toujours à la gare routière, balayant, rangeant et faisant bien d'autres petits travaux locaux. Jenkins aura rejoint sa femme et sa fille dans l'au delà et Abraham Thacker sera toujours noir....

Mais Sammy Ayers n'a pas oublié les sévices de Tolliver et sait tout de ces manigances et de son manque de foi.... La crise de foi n'est pas loin... et le drame non plus...

Le drame viendra suite à une phrase de John Lennon qui mettra la communauté baptiste sans dessus-dessous et comptez sur Ayers pour jeter de l'huile sur le feu..... Imaginez....

De ce drame, naîtra pour Sammy Ayers une autre vie.... Une consigne oubliée.. Une vérité enfin dévoilée.... une fleur qui pousse sur le béton d'une gare routière et une autre que l'on détruit sur un parking d'un bar...

Une mère à jamais, une mère pour toujours....

C'est un bon livre, le seul défaut, est que l'auteur nous livre des bribes du drame, qui se construit, par petites touches avant de nous replonger dans les années précédentes ou dans des situations antérieures... La fluidité de la lecture en est impactée du fait de ces flash-backs...

Mais un livre plaisant, tout comme une chanson des Beatles....
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