AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Earane


Earane
07 décembre 2014
Melke et Hantje sont ce que l'on appelle des spectres, des êtres capables de se rendre invisibles. Cela aurait pu leur simplifier la vie et les rendre riches, sauf qu'ils se sont toujours promis de ne jamais utiliser leur pouvoir...jusqu'au jour où Hantje rompt cette promesse et se rend dans le domaine des salamandres pour leur voler leur butin. Afin de le délivrer, sa soeur n'a alors d'autres choix que de voler un collier appartenant à la famille sal Vere. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu et ce vol, qui lui semblait au début des plus banal, va finalement avoir des conséquences inattendues et dévastatrices sur les deux familles.

Quand j'ai commencé ce livre, je m'attendais à lire une histoire pleine d'action, d'aventures et de magie. Pourtant, c'est surtout sur la psychologie des personnages que l'auteur choisit de mettre l'accent, si bien que la majorité de l'action se déroule sur le domaine des sal Vere . Plus précisément, c'est à travers les points de vue de Melke et de Bastian sal Vere que l'on découvre l'histoire. Ce sont leurs émotions qu'Emily Gee nous décrit, leurs pensées dont elle nous fait part. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle le fait avec talent: je n'ai vraiment eu aucune difficulté à entrer dans la peau des personnages tant leurs sentiments et réflexions sont décrites en détail et avec profondeur. L'auteur prend le temps de développer ses personnages, si bien qu'à mesure que l'histoire progresse, une certaine compréhension s'installe entre eux.
Mais plus encore que la relation entre Bastian et Melke, c'est celle entre Bastian et son chien-loup, Endal, qui m'a touchée (et qui m'a rappelé celle entre Fitz et Oeil-de-Nuit dans l'Assassin Royal): aucune hiérarchie entre eux, juste une amitié indéfectible, ainsi qu'une volonté de comprendre l'autre malgré leurs différences.

Le monde d'Emily Gee n'est cependant pas uniquement peuplé d'humains et de salamandres: griffons, lamies et psaarons (des créatures marines) sont également de la partie. Si les griffons et les lamies ne sont décrits qu'à travers les histoires contées par Melke à son frère, les salamandres et les psaarons sont eux au centre de l'histoire. Bien que toutes les créatures soient dépeintes comme des êtres monstrueux - les griffons ravissent les vierges, les lamies séduisent les hommes, les salamandres profitent du désespoir des humains pour passer des marchés - j'ai trouvé certains aspects de l'histoire des psaarons presque poétique. A mon sens, ce sont les seules créatures dont la violence est motivée par autre chose que la cruauté pure.

Malheureusement, la richesse des personnages est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de ce livre: l'auteur centre tellement son histoire autour de ses personnages que l'univers est un peu laissé à l'abandon. le concept de magie est peu exploité, les seules précisions sur les griffons et les lamies nous sont données à travers deux histoires et les seuls endroits explorés sont le domaine sal Vere, la grotte des salamandres et la ville de Thierry. J'ai trouvé cela plutôt dommage car l'immersion dans le monde créé par l'auteur en prend un coup.

Légère déception également concernant la fin que l'on peut voir arriver à des kilomètres, mais qui n'est pas forcément mauvaise en soit, juste classique.

En définitive, La Voleuse d'Ombre aura été une bonne découverte. Un livre imparfait certes, mais néanmoins plaisant à lire. Emily Gee est définitivement un auteur à suivre selon moi.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}