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Critique de Erik35


IL PRETE ROSSO*, MA FILLE ET LA PETITE SOURIS.

La Venise d'antan, une petite souris intrépide et la musique de ce "Prêtre roux" de Vivaldi, voilà pour motif de ce charmant album tiré de la délicieuse collection d'introduction à la musique classique pour enfant de 6 à 8/9 ans intitulée "Petites histoires de grands compositeurs" dans laquelle vous pourrez aussi retrouver, entre autres, Mozart, Haydn et Schubert. C'est la très inspirée maison d'édition canadienne La Montagne secrète qui est aux commandes, et que je remercie chaleureusement pour cet envoi réalisé à l'occasion du dernier Masse Critique jeunesse organisé par notre indispensable Babelio.com !

Ainsi le jeune lecteur suivra-t-il Mimine, souricette de son état, à la recherche d'une certaine Ambrosina qui a perdu une de ses dents de lait dans cette envoûtante - mais bien rude : c'est l'hiver - Venise de l'époque Baroque. Elle découvrira la petite fille endormie dans l'immense orphelinat pour jeunes filles où le fameux compositeur officia au titre de chef de choeur et de maître de concert.
Mimine va bien finir par retrouver le lit dans cette immense maison où Ambrosina dort profondément. Mais dans le dortoir, quelqu'un d'autre veille... Et c'est un chat ! La panique s'empare de la petite souris ! Parviendra-t-elle à se sortir de ce mauvais pas, tandis qu'une musique des anges lui parvient déjà aux oreilles...?

Evidemment, lorsqu'on est une petite fille de six années, les histoires de petites souris, de dents perdues et de pièces qui arrivent miraculeusement au cours de la nuit sont un peu du quotidien. Mais l'idée, originale et maligne d'y entremêler cet immense violoniste et compositeur que fut Antonio Vivaldi était décidément excellente ! Ajoutez à cela une enseignante de Grande Section/CP très attachée à la découverte de styles musicaux divers, les inimitables Quatre Saisons, ce chef d'oeuvre éternel, servant de viatique à une première initiation au classique (même si ce n'est pas exactement le cas de notre petite Aliénor qui adore par ailleurs la musique de Chopin et celle de Satie) et vous obtenez une oreille très, très attentive à l'écoute de ce très beau conte accompagné des notes magiques du divin vénitien !

Cet ouvrage, qui a reçu le soutien d'institutions canadiennes de premier plan et qui bénéficie de la reconnaissance de France Musique chez nous, est une véritable petite perle du genre. Elément pas toujours aussi fréquent qu'on peut l'imaginer, l'interprétation musicale des deux premiers mouvements du «Concerto pour violon et orchestre Op.8 n°4. L'Hiver» est d'un niveau musical et technique exceptionnel. Il est dû à l'ensemble montréalais I Musici. On aura, en réalité, qu'un seul (vrai) regret : celui de n'avoir que ce trop court extrait des Quatre Saisons, exécuté avec une telle maestria !

On ne manquera pas, non plus, de souligner les qualités graphiques de l'album que l'on doit à Marie Lafrance, qui, évitant tout aussi bien un excès de naïveté supposément enfantine qu'un trop plein de réalisme parfois rococo parvient à suggérer, dans un genre élégamment stylisé, la Venise des XVII-XVIIIè siècles avec finesse, tendresse et talent. Quant au conte et au conteur proprement dit, rien d'autre à ajouter que : impeccables !

Mais qu'en pense la première intéressée ? Et bien, elle ne s'y est pas trompée, faisant de l'écoute du CD d'accompagnement l'un de ses "bests" du moment sur son lecteur personnel et, maintenant que la lecture est presque totalement acquise - elle n'est encore qu'en GS -, se jetant sur le texte (ce qui est encore loin d'être la règle pour tous ses albums) sans le quitter avant de l'avoir terminé.

On pourra donc ainsi résumer : UNE TOTALE REUSSITE !

*Le prêtre roux, surnom communément attribué à Antonio Vivaldi.
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