J'ai lu un certain nombre de livres sur l'expérience des camps de concentration, mais je n'ai jamais autant appris sur le fonctionnement d'un camps, les logiques de pouvoir et même sur la hiérarchie des prisonniers.
Germaine Tillion m' a bluffé complètement par son analyse fine qui à travers son enquête d'ethnologue vécu sur sa propre peau nous introduit dans l'obscurité du camp de
Ravensbrück. C'est son premier livre d'ethnologie comme une pratique de survie et de mémoire. Ce camp réservé principalement aux femmes de toutes nationalités. On y apprends combien la solidarité entre divers groupes ont sauvé des vies à l'intérieur du camp et dans d'autres occasions le sacrifice d'un groupe.
Elle a un regard très particulier sur les camps mais surtout sans idéologie. Elle note toutes les différences entre les détenues, les politiques, les "lapins", des femmes qui subissent des expériences médicales etc.
Germaine Tillion partage son enquête avec d'autres femmes comme un moyen de résistance .
Peut-être ne la connaissez-vous pas, mais
Germaine Tillion est une ethnologue, résistante, dénoncée par un membre de son réseau en 1942, survivante du camps de Ravensbrrück.
Après sa libération des camps, elle se consacrera au travail mémoriel.
Une des rares femmes admises au Panthéon.
Un témoignage différent qui s'éloigne des sentiments et émotions ressentis lors d'un internement, mais d'une enquête vécue par une intellectuelle.
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