Est-ce un roman ou un scénario de film ? La question s'impose légitimement dans la profusion de répliques si bien solidarisées avec la progression de l'intrigue que celle-ci ne vient après-coup qu'en guise de confirmation des propos qui ont été déjà énoncés, la rendant superficielle, tandis que l'action s'est déjà diluée dans le dialogue.
S'enchaînent ainsi, dans des fantasmes superposés, le rêve de l'action dans le dialogue, et la mélancolie de la rêverie dans l'action, ces deux tendances trouvant à se conjoindre dans le fantasme de la nouvelle Eve schizophrénique, vision romantique de la maladie mentale qui se trouve souvent exploitée dans la SF à travers des personnages féminins. Rêve masculin d'une femme qui saurait vraiment qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit ? Cette touchante naïveté déclinée dans un texte à la densité volatile éloigne tout sentiment de rassasiement.
La réalité ennuyeuse me semble soudainement des plus enviables.
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