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Critique de Blok


Je reprends ici ma contributin à la présentation du livre, qui fait également partie de ma critique.
Frank Bunker Gilbreth (1868 - 1924) a travaillé comme Taylor sur la rationalisation et la standardisation du travail. Ils sont les pères du travail à la chaine, mais aussi du management, dont on connaît les ravages sociaux. Gilbreth a eu l'idée pour le moins baroque d'appliquer ses méthodes à l'éducation de ses enfants; deux d'entre eux, Frank Jr et Ernestine, en ont tiré ce livre, publié aux USA en 1948 et traduit en France en 1949 aux Editions Pierre Horay dans une collection pour adultes. Il a été publié par la suite dans diverses collections pour la jeunesse, ce qui vaut d'être classé à tort parmi les livres pour enfants, ce qu'il n'est nullement."
Et en effet, je l'ai lu pour la première fois dans l'édition 3Bibliothèque Verte dans les années 50; il est exact qu'il est parfaitement à la portée d'un public de cet âge, et qu'il était judicieux de publier dans les collections pour la jeunesse des ouvrages pour adultes, sélectionnés bien sûr, ce que l'on fait beaucoup moins aujourd'hui.
Il est cependant dommage de continuer à le voir uniquement dans ce type de collection, en éloignant ainsi le public adulte, pourtant tout à fait capable de l'apprécier et pour lequel il avait été fait au départ, ce qui est d'autant plus malheureusement vu l'incroyable "âgisme" qui règne aujourd'hui dans le milieu de l'édition; il y a déjà un certain temps que les collections pour la jeune se sont divisées entre "enfants" et "adolescents" (elles-mêmes divisées en sous-catégories; et il y a quelques années sont apparues les collections "jeunes adultes" dont le concept même est ahurissant, comme s'il s'agissait de les maintenir dans l'enfance (e que font d'ailleurs ces livres, dont le contenu est ahurissant de bêtise et de vacuité; enfin, tant qu'on ne me contrait pas à ne lire que des livres "seniors"...(pour employer cet horrible terme hypocrite que l'on apprécie parce qu'on le croit anglais, alors qu'il est purement et simplement emprunté au latin, et d'ailleurs employé fautivement puisque senior n'est pas un substantif mais le comparatif d'un adjectif qualificatif)
Bon, cesse de radoter, senior, et dis-nous ce que tu penses du livre.
Alors je l'ai beaucoup aimé et je l'ai relu un peu plus âgé. Je ne reviendrai pas ici sur son contenu, qui est assez bien relaté dans la présentation éditeur
Cependant je ne me risquerai sans doute pas à la relire aujourd'hui, craignant d'éprouver la même sensation de malaise que j'avais éprouvé à ma dernière lecture de "l'oeuf et moi", autre livre bien aimé de mon enfance.
Je ne peux croire en effet que l'application des méthodes de standardisation et de rationalisation élaborées par Gilbreth, déjà destructrices pour des adultes, n'aient eu aucun effet sur des enfants, malgré l'amour sincère de leurs ^parents leur portaient certainement, et qui reste sans doute l'ingrédient essentiel d'une éducation réussie.
Il est à noter que les auteurs ne remettent nullement en cause les principes de cette éducation. Outre que cela est toujours difficile à l'égard de parents non maltraitants, une critique de la standardisation et du taylorisme n'aurait pas été recevable dans l'Amérique de l'époque, et ses auteurs probablement qualifiés de communistes.
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