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Critique de jilsoam


Je n'ai pas les mots...
Mais je vais malgré tout d'en poser quelques uns, pour féliciter l'immense travail de cette jeune autrice, Élise Giraudau.

Cela faisait quelques années que je suivais Louise, puis Élise sur Instagram. La première car, du fait de ma profession, je suis très sensible au vécu et au cheminement des personnes touchées par les cancers gynécologiques. La seconde, car elle est un modèle pour moi, qui rêve un jour de parvenir à finir un de mes romans.
Il me tenait donc à coeur de lire La Vie en Turquoise, c'est pourquoi je me suis empressée de le précommander dès que cela a été possible.

LVET est un roman qui remue, qui ne peut pas laisser indifférent.
C'est l'histoire d'une famille qui vit un énorme chamboulement lorsque la jeune soeur, Louise, apprend qu'elle est atteinte du cancer des ovaires, à l'âge de 21 ans.

Quelque mots à propos la forme tout d'abord:
Je l'ai trouvée très originale, mais cela fonctionne ! le livre alterne entre le témoignage de Louise et celui d'Ellie. Mais aussi entre "fragments" et "vagues", ces dernières étant des chapitres, se succédant de manière chronologique, alors de les fragments sont plus des sortes de pauses et retour dans le présent, ou narrant des souvenirs plus anciens, la "vie d'avant".

Maintenant, concernant le fond:
C'est une lecture intense, tellement touchante: il s'agit du combat de Louise contre le cancer des ovaires, sur fond de pandémie (pour simplifier les choses !). On la débute en en connaissant l'issue, on le fait donc en connaissance de cause. Et pourtant, Élise a su rendre son roman "agréable" à la lecture, sans forcément nous ménager pour autant. L'écriture est fluide et plaisante, il y a des moments drôles, légers, même si le thème principal reste tragique. Une fois débuté, il est difficile de le refermer avant de l'avoir terminé !
C'est un hommage sublime pour sa petite soeur et son combat, brut, honnête, et tellement juste. Les protagonistes, fictifs ou réels, sont des tous hauts en couleur, si bien qu'on a vite l'impression de faire partie de la famille le temps de quelques pages: on en partage (ou du moins on en effleure) la peine, le sentiment d'injustice, le désarroi, la colère, l'épuisement... Mais aussi l'amour, la complicité... J'ai pleuré, mais j'ai aussi ri, et suis passée par toute une palette d'émotions nuancées !

L'autrice décrit avec justesse, sans édulcoration, les difficultés auxquelles ont été confrontées Louise: le lourd traitement, les douleurs, les montagnes russes émotionnelles, la mise entre parenthèses de sa vie au profit du soin, avec l'espoir que ce sacrifice lui permettra de s'en sortir. le cheminement jalonné d'espoir et de grandes désillusions. Mais aussi la bienveillance de certains soignants, l'absence d'empathie chez d'autres et les dysfonctionnement s de certains centres de soins...

Par l'alternance entre le point de vue de Louise et d'Ellie, nous avons aussi un regard sur l'impact de la maladie au quotidien sur la famille proche, les aidants. le décalage qui s'installe fatalement entre eux et leur entourage et amis, et la mise à jour de relations non-fonctionnelles dans les moments de grandes difficultés.

Un grand bravo à l'autrice pour ce magnifique roman. Personnellement j'ai énormément de respect pour ce qu'elle a effectué, avec brio. C'est à la fois un magnifique hommage, mais également un gros travail de sensibilisation du public en ce qui concerne l'accompagnement des personnes touchées par la maladie. J'espère qu'il parviendra à ouvrir les yeux de certains soignants et membres de l'entourage de personnes malades...

Quoi qu'il en soit, Louise vivra éternellement à travers cette oeuvre, et je ne peux qu'en recommander la lecture à un maximum de personnes !
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