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Critique de Pois0n


Il ne suffit pas d'avoir de bons ingrédients pour faire une bonne recette. Les amants de l'Apocalypse en est la preuve flagrante.

Joss Ware avait pourtant toutes les cartes en main: un monde dévasté désormais dominé par la verdure, des créatures mi-monstre mi-zombie, des ennemis mystérieux... et il a fallu qu'elle gâche tout ça, à commencer par le fait de choisir comme duo principal une sacrée paire de têtes à claques.

J'ai essayé, pourtant, mais à aucun moment, je n'ai réussi à m'attacher à Elliott et Jade (au point de leur préférer Quent et Zoe, qui n'ont pourtant droit qu'à un chapitre chacun).
D'une part parce que leur histoire est basée sur du vent: sitôt a t-il aperçu un carré de peau de Jade qu'Elliott ne se sent plus. Et en face, la demoiselle ne vaut pas mieux. Alors qu'il n'y finalement que très peu de sexe dans tout le bouquin, ces deux-là ne pensent qu'à ça. Constamment. Dès qu'ils ont l'autre en ligne de mire. L'auteure aurait pu les développer un peu plus, insister davantage sur leurs passés respectifs qu'elle ne fait qu'effleurer, au lieu de revenir encore et encore sur leur envie de se sauter dessus. Il n'y a pas d'émotion, de complicité (contrairement à la malice bien visible entre Zoe et Quent!), pas la moindre alchimie entre ces deux-là.
Conséquence directe, ces persos en eux-mêmes étaient déjà assez plats, et pris séparément, au lieu de relever le niveau, l'auteure a préféré enfoncer le clou. Alors qu'elle aurait pu faire d'Elliott un perso intéressant, torturé et pas-si-bête, elle le transforme en gros con macho à la moindre occasion. "Parce qu'il est amoureux". Ah, ben ouais... c'est une belle excuse, ça. Jade, elle, nous est présentée et se considère elle-même comme une femme farouche et indépendante. On pourrait presque croire à ses coups de gueule face à l'attitude d'Elliott si ce n'était pour lui pardonner aussitôt avant de se mettre toute seule dans la position de trophée à secourir.
Bref, ces deux zigotos complètement incohérents se sont bien trouvés, mais ça ne les rend pas sympathiques pour autant.

Du coup, le reste aurait peut-être pu sauver les meubles. Mais non. du monde post-apocalyptique, on ne voit pas assez pour compenser cette pseudo-romance foirée. Il y a bien le passage dans le centre commercial ou pendant la tempête, mais c'est trop peu, et surtout très maladroit dès qu'il y a de l'action. Joss Ware a décidément eu tort de comparer (de façon fort peu subtile) son roman à l'un de ceux de Clive Cussler! Au moins, la référence fait sourire...

Ce tome peut être lu comme un one-shot, bien que la conclusion soit ouverte sur la suite via quelques révélations sur les antagonistes et l'origine du Changement, il pourrait tout autant ne pas y en avoir notamment parce que c'est bien l'histoire de Jade et Elliott qui occupe le devant de la scène et que le reste ne sert que de décor, au mieux d'intrigue secondaire. La conclusion est donc correcte sans être frustrante.
De toutes façons, la série étant avortée en France, il faudrait sous doute venir à bout des six tomes VO pour avoir le fin mot de l'histoire. Peut-être les autres couples sont-ils moins imbuvables, toujours est-il que moi, je m'arrête là.
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