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Critique de Sando


San Francisco, 1976. Minnie Goetze a quinze ans, l'âge des complexes, des doutes et des questionnements sur soi, sur son avenir, sur la vie et ses possibilités. Avec l'adolescence commence une période de transition, où l'on prend vraiment conscience des changements de son corps, où l'on se cherche, se découvre et se construit. Quinze ans et du désir pour les hommes à ne plus savoir qu'en faire, des envies d'aventures et d'expériences nouvelles à une époque où tout semble permis, où les tabous n'empêchent aucun excès… Un âge où l'on s'enflamme, s'exalte pour un rien, où l'on aime et souffre avec la même passion, sans demi-mesure et où l'on se sent tantôt vulnérable, tantôt invincible.

Sentant les bouleversements s'opérer dans sa vie, Minnie décide de coucher par écrit cette année charnière, s'exprimant à travers son journal intime, dans lequel elle partage son amour pour l'écriture et le dessin, confie ses états d'âme, raconte sa découverte de la sexualité dans les bras du petit copain de sa mère. le sexe, dépourvu de tout sentimentalisme, est au coeur des préoccupations de l'adolescente, ainsi que ce désir pour les hommes (voire les femmes) qu'elle ne peut refluer et qui l'obsède en permanence. Minnie offre un regard lucide, ultra réaliste et parfois cru sur son rapport aux corps et à la sexualité. Seul compte le plaisir et son assouvissement immédiat. Tout n'est que consommation, jusqu'à l'écoeurement. A cela s'ajoute l'alcool, puis la drogue, à l'excès… Minnie découvrira ainsi que pour se trouver il faut parfois savoir se perdre…


Comme toute ado qui se respecte, Minnie est une jeune fille égocentrique, complexée par son physique, à l'humeur changeante et en perpétuelle quête de reconnaissance et d'amour, celui des adultes bien évidemment ! le choix du journal intime permet de cerner au plus près les humeurs et les réflexions de l'adolescente et, si sa forme est plutôt traditionnelle, sa particularité réside dans sa partie dessinée. le récit s'entrecoupe de planches de bandes-dessinées et d'illustrations en noir et blanc qui viennent donner corps au texte, l'animent, l'égayent et l'enrichissent. le style n'est pas sans rappeler celui de Crumb, que Minnie admire et auquel elle fait souvent référence. Une association texte/image originale et parfaitement réussie !

L'histoire, quant à elle, n'a rien d'exceptionnel et permet seulement de faire le portrait de la jeunesse américaine de San Francisco dans les années 70. Drogues, sexe et rock'n'roll sont au programme, même si le tout m'a semblé plutôt répétitif et au final quelque peu ennuyeux… Je n'ai pas réussi à m'attacher ni à être touchée par cette narratrice que j'ai trouvé désinvolte, prétentieuse et insouciante alors que ce sont justement tous ces défauts qui la rendent si réaliste et si crédible ! Pourtant, rien à faire, je suis trop souvent restée en dehors du texte, même si je dois bien reconnaître que la fin m'a plutôt secouée…

Récit d'une adolescente paumée, « Vite, trop vite » parvient à saisir avec une grande justesse cet instant précis de la jeunesse où l'on a encore un pied dans l'enfance et déjà l'autre dans le monde adulte. Un texte d'une grande qualité mais qui n'était simplement pas fait pour moi…


Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions « La Belle Colère » pour ce partenariat et cette découverte chez ce tout jeune éditeur avec lequel j'ai envie de renouveler prochainement une expérience de lecture !
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