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Critique de POY1
Les armées françaises face à la morale est une réflexion qui vient compléter ma précédente lecture, Res militaris de Michel Goya. En effet, si Goya se demande quel peut être l'emploi des forces armées au XXIème siècle et leur adaptation aux conflits actuels, Emmanuel Goffi aborde le sujet délicat de l'emploi de la force par le militaire.
Le soldat français, quelle que soit son armée d'appartenance, a un emploi singulier au sein de la société. le Règlement de discipline général des armées précise qu'il est tenu de respecter les ordres qu'il reçoit, d'agir en respectant les règles et les lois, de mener sa mission pour les intérêts de la nation quitte à sacrifier sa vie, et d'user de la violence allant jusqu'à tuer si nécessaire.
C'est une difficile réflexion que l'auteur pose aux citoyens que nous sommes. Les Français ont une armée composée de femmes et d'hommes qui vont faire usage de la force, jusqu'à donner la mort, lorsque notre gouvernement représentatif, issu d'une élection démocratique et recevant du peuple délégation de décision, va les engager dans un conflit, si danger pour nos intérêts, ou dans une action d'interposition entre pays, sous mandat ONU ou autres.
Combien d'entre nous pensent au fait que nous demandons à des citoyens-soldats de tuer au nom de la France alors que notre morale fondée sur les idées judéo-chrétiennes et reprise par nos lois précise que « Tu ne tueras point » ? Combien d'entre nous pensent que la liberté qu'ils ont acquise ne tient que parce que nous acceptons que des militaires meurent ou soient blessés ? Combien d'entre nous se demandent si l'illégalité d'une intervention militaire est de la responsabilité du militaire ou de ceux qui ont décidé de les envoyer ? Et le militaire, comment peut-il intégrer un dispositif d'intervention international illégal devant l'ONU alors que le Règlement de discipline général lui impose de respecter les lois françaises et les conventions signées par la France (cas de la Guerre au Kosovo) ? Est-il justifié de donner un code de déontologie au militaire ? Fait-il enseigner l'éthique dans les écoles militaires ? le militaire peut-il vraiment refuser d'exécuter un ordre qu'il pense ou estime illégal (la question classique et difficile étant toujours : devait-on rallier De Gaulle et lutter contre le gouvernement de Pétain qui avait reçu légalement les pouvoirs de représentation ?).
Voilà des questions fort intéressantes que se pose l'auteur. Je précise qu'Emmanuel Goffi est militaire dans l'armée de l'air et enseigne à l'Ecole de l'air. Nous sommes donc loin des clichés pacifistes mais sur des questionnements qui méritent d'être faits par le militaire mais aussi par le citoyen et le gouvernant, les trois éléments du triptyque de Clausewitz, le peuple, l'état et l'armée.
« Comprendre, c'est déjà désobéir » écrivait Jean-Michel Wyl. Comprendre, c'est également mieux agir. C'est pourquoi, je vous recommande ce livre, très abordable.
Le soldat français, quelle que soit son armée d'appartenance, a un emploi singulier au sein de la société. le Règlement de discipline général des armées précise qu'il est tenu de respecter les ordres qu'il reçoit, d'agir en respectant les règles et les lois, de mener sa mission pour les intérêts de la nation quitte à sacrifier sa vie, et d'user de la violence allant jusqu'à tuer si nécessaire.
C'est une difficile réflexion que l'auteur pose aux citoyens que nous sommes. Les Français ont une armée composée de femmes et d'hommes qui vont faire usage de la force, jusqu'à donner la mort, lorsque notre gouvernement représentatif, issu d'une élection démocratique et recevant du peuple délégation de décision, va les engager dans un conflit, si danger pour nos intérêts, ou dans une action d'interposition entre pays, sous mandat ONU ou autres.
Combien d'entre nous pensent au fait que nous demandons à des citoyens-soldats de tuer au nom de la France alors que notre morale fondée sur les idées judéo-chrétiennes et reprise par nos lois précise que « Tu ne tueras point » ? Combien d'entre nous pensent que la liberté qu'ils ont acquise ne tient que parce que nous acceptons que des militaires meurent ou soient blessés ? Combien d'entre nous se demandent si l'illégalité d'une intervention militaire est de la responsabilité du militaire ou de ceux qui ont décidé de les envoyer ? Et le militaire, comment peut-il intégrer un dispositif d'intervention international illégal devant l'ONU alors que le Règlement de discipline général lui impose de respecter les lois françaises et les conventions signées par la France (cas de la Guerre au Kosovo) ? Est-il justifié de donner un code de déontologie au militaire ? Fait-il enseigner l'éthique dans les écoles militaires ? le militaire peut-il vraiment refuser d'exécuter un ordre qu'il pense ou estime illégal (la question classique et difficile étant toujours : devait-on rallier De Gaulle et lutter contre le gouvernement de Pétain qui avait reçu légalement les pouvoirs de représentation ?).
Voilà des questions fort intéressantes que se pose l'auteur. Je précise qu'Emmanuel Goffi est militaire dans l'armée de l'air et enseigne à l'Ecole de l'air. Nous sommes donc loin des clichés pacifistes mais sur des questionnements qui méritent d'être faits par le militaire mais aussi par le citoyen et le gouvernant, les trois éléments du triptyque de Clausewitz, le peuple, l'état et l'armée.
« Comprendre, c'est déjà désobéir » écrivait Jean-Michel Wyl. Comprendre, c'est également mieux agir. C'est pourquoi, je vous recommande ce livre, très abordable.
