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Critique de Ingannmic


Tarass Boulba est un fier cosaque, plus précisément un cosaque zaporogue, du nom de la caste de soldats qui contribuèrent à rattacher à la fin du XVIIe siècle la Petite-Russie ukrainienne à l'Empire russe, un digne représentant -presque un symbole- de l'ardeur guerrière que réveillèrent les ravages provoqués par les incursions mongoles dans la Russie méridionale. C'est un homme au caractère rude, entier, et belliqueux, aimant le fruste mode de vie des cosaques, et un défenseur acharné de l'église russe orthodoxe.

Quand ses deux fils Ostap et Andry rentrent du séminaire, où ils ont acquis discipline et un minimum de vernis social, il estime qu'il est temps de passer aux choses sérieuses et de les initier à ce qui donne son véritable sens à l'existence du cosaque : le combat. Aussi, au grand désespoir de leur mère, il les emmène à la Setch, sorte de république autonome où se réunissent tous ceux qui ne vivent que pour faire la guerre, fief de ces zaporogues qui ne font jamais de très vieux os, ne connaissant pas de mort naturelle.

Un expédition est bientôt organisée à l'encontre des chevaliers polonais -ennemis puisque catholiques-, dont les cosaques assiègent une des villes. le jeune Andry s'éprend alors de la magnifique fille du gouverneur, et trahit les siens en rejoignant les rangs adverses, provoquant chez son père une inflexible et froide fureur, la fraternité cosaque passant au-dessus de tout, y compris des liens du sang.

Récit fictif aux accents historiques, "Tarass Boulba" se dote par ailleurs d'une dimension légendaire grâce à la figure charismatique de son héros, mais aussi au portrait coloré que l'auteur dresse de ces cosaques à la fois fraternels et violents, épicuriens et valeureux. Lorsqu'ils n'écument pas les territoires de leurs ennemis, semant la terreur et la dévastation, ils s'enivrent à outrance, chantent et dansent, dissipant dans les cabarets les richesses pillées à leurs victimes. Leurs exploits sont dépeints comme de sanglantes épopées, au cours desquelles les villages sont incendiés, des enfants massacrés, les seins des femmes coupés... ceux qui sont épargnés se voient arracher la peau du genou à la plante des pieds...

On peut reprocher à ce court récit un certain manque de subtilité, et un traitement un peu expéditif de certains aspects de son intrigue, l'auteur se focalisant sur la mise en évidence des traits les plus remarquables des cosaques, aux dépens d'épisodes secondaires qui, plus développés, aurait pu rendre son texte plus dense, et moins caricatural. "Tarass Boulba" est néanmoins l'occasion d'une incursion plaisante, car épique et aventureuse, au coeur de l'univers -personnellement méconnu pour moi-, des zaporogues.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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