AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Jean-Daniel


Daniel Jonah Goldhagen est professeur de sciences politiques à l'université Harvard.

Cet ouvrage écarte résolument la perspective habituellement adoptée pour étudier l'holocauste (sous l'angle des institutions, impersonnelles, et des structures, abstraites) pour revenir aux acteurs, aux êtres humains qui ont commis les crimes, à la population dont ces criminels, hommes et femmes, étaient issus.

Ce livre entend étudier les auteurs du génocide en tant qu'individus jouissant de leurs facultés humaines, et prouver qu'ils avaient des idées et un jugement de valeur sur le bien-fondé de la politique qui gouvernait leurs choix politiques et intimes

Les études antérieures du génocide des Juifs ont concentré l'attention sur les dirigeants nazis ou les SS, ainsi que sur l'extermination dans les chambres à gaz et sur le rôle de la bureaucratie dans l'Holocauste. Lui s'intéresse aux tueurs "ordinaires", aux simples citoyens, sans qui le génocide, ordonné d'en haut, n'aurait pas pu avoir lieu.
C'est une erreur de penser que les bourreaux n'ont agi que sous la contrainte d'un système totalitaire ou des pressions socio-psychologiques. La cause profonde dépasse Hitler ; elle tient dans l'antisémitisme dont la société allemande a été imprégnée depuis la fin du XIXème siècle - et que Hitler a porté à son point d'incandescence.

L'auteur soulève de bonnes questions, notamment celle-ci: qu'est-ce qui peut avoir poussé les SS et leurs auxiliaires à faire preuve régulièrement d'une violence gratuite et souvent contre productive, par exemple en s'acharnant à détruire les Juifs à une période de la guerre où ceux-ci auraient pu soutenir par leur travail l'effort de guerre allemand. Il n'y a pas de réponse simple à cette question, mais de nombreux éléments de réponse ont déjà été donnés par les historiens.

Depuis sa parution, ce livre a provoqué de très violentes controverses, particulièrement en Allemagne et aux Etats-Unis. En élargissant l'intention du génocide juif à l'ensemble de la population, Goldhagen faisait rebondir en Allemagne une querelle sur la responsabilité collective du nazisme, qui avait déjà suscité son lot de polémiques et hanté la mémoire collective des générations d'après-guerre.
Commenter  J’apprécie          231



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}