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Critique de Kochka94


Saturday est le boysband qui cartonne, créé et dirigé de main de maître par la maison de disques. Ils sont beaux, ils sont sexys, ils chantent, ils dansent, ils sourient, ils sont actifs sur les réseaux, entre photos "volés", storys et interviews. Leur vie, c'est la musique, l'argent qui leur permet d'acheter notamment des maisons à leurs parents, les fans qui hurlent et les acclament dès qu'ils apparaissent, les voyages aux quatre coins du monde pour faire ce qu'ils aiment par dessus tout : chanter et danser.

La vie de rêve. Sauf que...

Ruben, Zach, Angel et Jo sont quatre garçons tout juste majeurs, célèbres depuis déjà 2/3 ans, sont de parfaits petites marionnettes dirigées par Chorus, le big boss.

Ruben est gay et n'a pas le droit de faire son coming-out. Pas vendeur. Et si sa mère le soutient dans sa sexualité, elle lui met une pression monstrueuse sur les épaules au niveau de ses performances artistiques.

Zach rêve d'écrire ses propres chansons mais n'a pas le droit de le faire, il doit juste chanter les chansons du groupe, un style qui lui convient de moins en moins.

Angel est un électron libre, sexy, plein de vie, dont la prod a réécrit l'histoire, la personnalité et même le prénom.

Jon, garçon plutôt pudique et réservé, habitué à obéir, est vendu par la prod comme le gars sexy qui doit en permanence faire monter la température et les ventes de disques... comme une certaine forme de prostitution, encore plus dramatique à vivre pour lui que son propre père est leur manager...

Leur seule force, c'est leur amitié, solide, sans failles, ils se soutiennent, se comprennent, ils vivent les mêmes choses, en collectivité, tellement proches les uns des autres depuis le début.

Et un soir, Ruben et Zack s'embrassent...

Un baiser qui va tout changer, comme une minuscule petite étincelle qui va devenir un brasier qui va ravager la mécanique si bien huilée par Chorus.

J'avoue que j'ai mis un moment à entrer dans le roman. Les réactions de Zach m'agaçaient au plus haut point, à ne pas être capable de prendre une décision, à dire toujours oui au dernier qui a parlé, à souffler le chaud et le froid sur Ruben. Et puis d'un coup, j'ai réalisé (ça doit être la chaleur qui m'a ralenti les neurones...), que ces quatre garçons dans le vent (désolée ...) ne sont finalement que des gamins entrés dans un système qui a certes réalisé leurs rêves mais qui les a broyés pour les recracher façonnés de manière à être le plus rentable possible. Et en fait, ce roman décrit pas mal, à mon avis (sans être une experte en la matière, on a souvent entendu des histoires un peu similaires), le mécanisme et le marketing mis en place pour pomper le maximum de fric aux fans.

Les garçons n'ont finalement le droit de rien faire, ne choisissant même pas leurs coupes de cheveux ou leurs fringues, ils voyagent certes dans le monde entier mais ne sortent pas des bus qui les trimbalent d'interviews en concerts, tout est prétexte à publication sur les réseaux pour faire monter les ventes, la dépendance à la drogue de l'un d'entre eux est soigneusement ignorée par la prod pour préserver le spectacle et les ventes.

J'ai aimé la relation des quatre garçons, ensemble jusqu'au bout de l'histoire, l'histoire entre Zach et Ruben est plutôt mignonne, et même si je me dis que rien n'est vraiment réglé à la fin (les psys vont récolter quatre clients pour de longues années de thérapie...), j'ai passé un moment plutôt agréable avec Saturday. La fin est un peu abrupte, mais laisse à chacun les coudées franches pour imaginer la suite.

Bref, une jolie surprise que cette romance, dont l'histoire est peut-être un peu longue à vraiment démarrer, mais qui met le doigt sur l'autre côté des paillettes et des lumières du showbiz.
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