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Critique de Pancrace


Le roman Intuitio n'aura pas mon adhésio, c'est pour moi une déceptio.
Logique après tout ! Je ne suis pas client de « thrillers » à rebondissements multiples tous plus saugrenus les uns que les autres émaillés de situations rocambolesques totalement irréalistes.
Alors pourquoi l'ai-je lu ? Parce que nos chemins se sont croisés à l'ombre d'une boite à livres. Parce que Laurent Gounelle est un auteur apprécié « à la mode » et qu'il aborde souvent le thème du « développement personnel » dont je ne sais strictement rien mais qui aiguise ma curiosité.
« L'acceptation de nos défauts nous libère du jugement des autres », écrit-il.
Me voilà rassuré pour continuer mes élucubrations.
Ce roman ouvre des horizons inhabituels sur les capacités de l'homme à agir sur l'avenir par l'intuition et notamment pour appréhender des criminels ou déjouer des tentatives d'agression de tous types. Des études évidemment américaines tendent à certifier la véracité des faits.
Je suis trop cartésien pour si facilement adhérer à ces allégatio, bref…
« Seule une machine ne doute jamais, le doute est le propre de l'homme », écrit-il.
Me voilà apaisé pour poursuivre sans trop m'interroger, quoique…
Si on est peureux on peut confondre « peur » et « intuition ». Par exemple : on peut avoir peur que l'avion se crashe. Si on est intuitif, on va vraiment penser que l'avion va se crasher. Glaçant. Il ne faut pas non plus sombrer dans la superstition en prenant la moindre peur pour de l'intuition. Quel imbroglion !
Si l'intuition est le coeur de ce roman, l'écologie en est sa gangue et l'économie mondiale son cancer. L'auteur m'a entraîné dans les poncifs des « tous » pourris où dans la pyramide du profit le pouvoir absolu pourrit absolument et, pour faire un raccourci, il faut donc bruler toutes les multinationales pour éviter que l'Amazonie ne disparaisse et le monde avec.
« Être libre, c'est agir sur la base de ses propres choix, pas en réaction à ce que disent ou font les autres », écrit-il. C'est gonflé !
Pauvre Timothy, pur écrivain tout du long balloté par le FBI, la CIA et la Maison-Blanche quasiment contraint à participer à la méthode du « remote viewing » bien qu'il ne faille « jamais prendre de décisions immédiates quand on sent la pression de quelqu'un », écrit-il.
Quand l'improvisation est petite cousine de l'intuition, voilà bien une parenté qui va le chahuter mon chétif héros. Il sera sauvé : « La confiance est la clé de voute de notre équilibre, de notre force, de notre capacité à rebondir », écrit-il.

Ce roman fourre-tout arrose bien trop large pour moi, en abordant des sujets beaucoup trop racoleurs et trop allègrement survolés. A la fois thriller effréné enjolivé de préceptes sensés améliorer le développement personnel tout en surfant sur l'environnement et l'écologie pour la bonne conscience, c'est trop pour moi. Mais ce n'est vraisemblablement que le roman d'un été surement caniculaire à lire sur une plage bondée de quidams crémés.
« Ce serait tellement bien de m'autoriser à être juste simplement moi-même, sans me poser de questions, sans me soucier du regard de l'autre », écrit-il. Pourquoi alors, m'interdirais-je cet agrément ?

Pardonnez mon second degré, je ne voudrais pas qu'il participe au réchauffement climatique.
« Lorsque qu'un homme s'éloigne de la nature, son coeur devient dur », écrit-il.



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