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Critique de migdal


En ce centenaire du 11 novembre 1918, le Colonel Michel GOYA rappelle « comment la France a gagné la grande guerre » dans son nouvel ouvrage « les Vainqueurs » qui est d'autant plus précieux qu'il comble une lacune dans l'édition actuelle qui publie principalement sur les victimes civiles et militaires et dédaigne « l'histoire bataille ».
La Bataille de France, du 21 mars au 11 novembre 1918, se termina par la victoire des alliés, mais ce sont les allemands qui, au printemps, prirent l'initiative en attaquant l'armée anglaise, mise en difficulté, car numériquement l'avantage était alors germanique à la suite de révolution soviétique qui avait libéré les armées allemandes du front russe.
Paris menacé, le front rompu entre anglais et français, l'heure fut suffisamment tragique pour que Foch soit enfin nommé Général en Chef et que son état major animé par Weygand coordonne l'ensemble des armées alliées … c'est à ce prix et grâce aux réserves mobiles organisées par le Général Pétain que l'offensive allemande s'essouffla.
L'arrivée massive à l'été des boys américains apporta aux alliés un avantage quantitatif au moment où nos chars et nos avions, nombreux et de bonne qualité, permirent à partir de juillet une succession de victoires locales, obligeant les armées allemandes à se replier sur leurs lignes successives de défenses fortifiées en aout et septembre.
A l'automne, dans les Balkans, la percée de l'armée d'orient guidée par le Général Franchet d'Esperey, brisa l'empire austro hongrois, et menaça les arrières allemands provoquant une crise politique dans le Reich … l'effondrement du moral de l'armée allemande, la mutinerie d'une partie de la flotte, et l'armistice.

L'auteur élève sa vision et consacre plusieurs chapitres à la mobilisation industrielle et agricole réussie par Clémenceau et son gouvernement qui permit d'apporter à nos poilus des camions, des chars, des avions, coordonnés par radio … en 1918 notre armée était la première au monde et elle était dotés d'un arsenal sans égal. Mais la France, les 20 années suivantes, galvauda cet investissement matériel et moral et laissa sa stratégie veillir inexorablement …

Illustré de nombreuses cartes, ce remarquable ouvrage est accessible à un large public, et offre une synthèse politico militaire indispensable à qui veut comprendre la victoire de 1918.

J'ai regretté l'abus d'acronymes (abus freinant la lecture pour qui n'est pas familiarisé avec le jargon du MINDEF) et le voile pudique (ou « diplomatique ») jeté sur la politique de terre brulée de l'armée allemande qui brula méthodiquement les bâtiments après les avoir pillés et coupa chaque arbre fruitier de nos départements occupés en fuyant devant nos poilus.

Mais cet ouvrage mérite largement ses cinq étoiles !
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