AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Annezzo


Six jours. Oui, six. le film, c'est trois, tempo oblige, mais en vrai, c'est six.
Condor, c'est le nom de code de notre héros, Malcolm, qui travaille à la CIA. Condor, CIA, ça pète façon James Bond, mais ne vous y fiez pas : not'Malcolm est tout sauf un oiseau de proie irréductible. Son boulot à la CIA, c'est de lire les romans d'espionnage américains ou traduits et d'en faire des fifiches pour la grande maison. le but est de repérer un savoir qui laisserait penser que l'auteur en sait plus que ce qu'il écrit dans sa fiction, ou même, s'il y a des idées intéressantes sorties de la tête des écrivains amateurs : après tout, la chance du débutant ou la fantaisie du romancier imaginatif, va savoir, ça peut servir dans certaines situations improbables !
Un boulot planplan, donc, pour le jeune garçon célibataire. de modestes bureaux situés dans une annexe discrète de l'Agence, quand même à Washington mais ça pourrait être ailleurs, tellement ça semble peu important. Une motivation toute relative : le salaire est correct, le travail marrant, et notre gars aime mater les belles nanas qui passent dans la rue, avant de se boire un café en papotant avec ses collègues. Rien de spécial ses collègues, des gens banals avec leurs petits soucis et leurs petites affaires, comme on en croise dans tous les bureaux.
Tout le long de ma lecture, j'ai été gênée par la carrure de notre cher Robert Redford endossant le paletot de Malcolm dans le film. le héros, je l'ai senti plus lambda que ça, pas le beau gosse flamboyant à la mèche blonde, pas laid non plus, juste un peu plus anodin physiquement. En acteur, j'aurais vu plutôt un Matthew Broderick, par exemple.
Bon, vous connaissez l'histoire, Malcolm va chercher son café au drugstore du coin parce que la machine à café ne marche plus. Quand il revient, tout le monde a été tué. Il est le seul survivant de tout le personnel, une vingtaine de personnes environ. Et petit à petit, il comprend que cet oubli va le transformer, non en oiseau de proie, mais en proie tout court.
C'est parfaitement écrit, on ne voit pas passer les six jours, on se concentre pour mettre bout à bout les éléments qui nous sont donnés et qui sont donnés à Malcolm pour comprendre ce qui s'est passé. Faye Dunaway a, comme Robert Redford, une présence tellement forte, que c'est dur de la mettre dans la peau de la jeune femme rencontrée par Malcolm. Pas grave, on peut dire qu'il s'agit de deux choses différentes, ce livre et ce film, qui ont certes des points communs, mais nous embarquent dans deux directions qu'on aime suivre autant l'une que l'autre.
NB : dans le même ouvrage se trouve Condor.net, une revisitation du livre en une courte nouvelle située à l'heure d'internet et des rézossoss, par le même auteur. Je l'avais déjà lue avant, et l'avais trouvé paresseuse, cette version. Mais je l'ai relue pour l'occasion, au moment même des évènements israélo-palestiniens du 7 octobre, et je dois avouer que… la démonstration est très forte.
Dommage par contre que James Grady nous livre un peu du making of de l'édition de son livre. Ce qui arrive à Vegas (dans le bureau de l'éditeur) doit rester à Vegas.
NB 2 : j'ai choisi de lire ce livre-là après avoir fini le bouleversant Des Souris et des Hommes. Que faire après tant de désespoir ? Que choisir pour apaiser sa peine sans la nier pour autant ? Bonne pioche avec le Condor, j'étais en famille (le poster de Robert Redford rayonnait dans le dortoir des Illustres, scotché là par sa fan Fred qui me disait, 45 ans plus tard, que Des Souris et des Hommes était le livre de sa vie), le rythme est bon mais reste humain, on se secoue les neurones pour suivre, et on peut rêver à un avenir meilleur pour nos héros.
NB 3 : du coup le livre suivant est un bon polar de Ellory, un pavé, et je découvre page après page qu'il parle beauoooocoup de la CIA aussi. Ils sont partout.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}