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Critique de Lucielair


Je découvre pour la première fois Erin Graham.

C'est la couverture de son roman qui m'a attirée. Et uniquement la couverture, le résumé étant peu parlant pour moi…

Et quelle bombe !

Je ne m'attendais mais alors pas du tout à ça ! Encore une fois, une bien belle surprise…

Noush est belle, talentueuse et généreuse : délicieuse. Elle est professeur de dessin et pour rendre service à sa meilleure amie, Rebecca, elle accepte de remplacer cette dernière au pied levé et de diriger un cours de dessin « ouvert à tout le monde » …

Elle y rencontrera Gabriel, discret, doté d'un bon coup de crayon malgré un léger «handicap», mais terriblement indépendant et qui tient, dur comme fer, à la liberté qu'il s'est offert en choisissant un mode de vie marginal.

Gabriel tient à rester loin des obligations de la société et du pouvoir de l'argent. Loin des sourires hypocrites. Sa rencontre avec la jolie et lumineuse Noush va-t-elle ébranler ses valeurs si profondément ancrées ?

Car Anouchka est en quête d'inspiration. Elle ne parvient pas à terminer un projet artistique à cause de cela et commence à perdre espoir ; jusqu'à ce que notre «anti-héros» se mette sur son chemin. Elle trouve en lui la muse qui lui manquait. Ce qui ne tente pas du tout notre beau et mystérieux (et quelque peu arrogant), Gabriel.

Nous voilà pris dans un tourbillon aussi brûlant qu'étincelant. Gabriel, un brin têtu, ne veut pas être enchaîné. Il ne tient pas à poser pour Noush. Que cache-t-il à la fin ? Noush a besoin de lui (et il se trouve qu'elle aussi est déterminée…)

Ils vont se débattre avec leurs besoins et envies respectifs. Nous sommes réellement face à deux mondes totalement opposés qui se rencontrent, se percutent même, en tentant de s'apprivoiser. Ça secoue. Et ça fait réfléchir. Est-ce possible ? Ce fût mon interrogation tout au long de l'intrigue. Mes certitudes ont tant de fois été mises à mal que je suis restée dans le flou jusqu'à la fin. Tant de différences sociales et morales entre ces deux artistes ne seront-elles pas un obstacle finalement ? Les contraires s'attirent certes. Mais jusqu'où ?

Les conditions de vie de Gabriel ne se marient pas vraiment avec une éventuelle romance, c'est un choix qu'il a fait et qu'il ne souhaite imposer à personne.

Qui plus est, ils vont également devoir affronter les aprioris, les clichés de notre société face la situation dans laquelle se trouve les personnes comme Gabriel. Leurs proches vont également être quelques peu déstabilisés par leur rapprochement inattendu. Bref, ajoutons à cela le caractère de Gabriel et nous pouvons affirmer que leur histoire s'annonce compliquée, malgré le désir naissant et grandissant (et plus qu'évident) l'un pour l'autre.

 

C'est avec un réel plaisir et des petits papillons dans le ventre que j'écris cette chronique. Elle reste évasive volontairement car je tiens vraiment à vous laisser découvrir les secrets et l'histoire de Gabriel et Anouchka.

Tous deux artistes talentueux, mais chacun d'une manière qui leur est propre : elle est cadrée, technique et intégrée à la société. Lui est bohême, marginale et distant du monde qui l'entoure.

(Sans parler des amis d'enfance de Noush… Qu'est-ce que j'ai ris ! Mais j'ai ris ! Je les A-DO-RE. Ils sont tout bonnement géniaux.)

Nous abordons ici un sujet troublant et déstabilisant auquel pourtant nous sommes confrontés tous les jours. Tellement de personnes vivent dans la précarité (avouez que cela attise votre curiosité). J'ai été surprise par le contexte en démarrant ce roman. J'ai même été dégoûté je ne vais pas le cacher. Comme quoi nos aprioris sont bien encrés.

La plume de l'auteur est extraordinaire et impressionnante de réalisme. C'est merveilleusement bien écrit. Fluide et addictive, cette histoire sort de la romance ordinaire et j'ai beaucoup apprécié. C'était à la fois brûlant et touchant. Les dialogues sont divins. L'humour est présent et j'ai éclaté de rire à plusieurs reprises.

L'auteur nous emmène dans un univers ou l'art se mêle à la sensualité et à la précarité. Même si celle-ci est un choix du protagoniste, ça n'en reste pas moins surprenant et bouleversant. J'ai ressenti tellement d'émotions… a la fois agacée, dégoûtée, émoustillée, touchée, en colère… Ce livre est une bombe d'émotions controversées.

Comme nos héros. Gabriel est loin des héros de romances que l'on rencontre habituellement, et c'est ce qui m'a plu. C'est, comme je l'ai écrit plus haut, l'archétype même de « l'anti-héros ». de toutes façons, ce roman est loin d'être ordinaire.

C'était mon premier livre de cet auteur et ce fut un régal. J'adhère totalement. Il permet aussi de se prendre une petite claque et de se remettre en question. le plaisir des choses simples, la tolérance, savoir apprécier ce que l'on a, voir plus loin que les apparences… Tout cela on le sait, mais le met-on réellement en pratique ? Moi non, en toute honnêteté, mais je vais m'y efforcer dorénavant.

Derrière cet homme qui dessine les passants dans la rue se cache peut-être un « Gabriel » qui a juste besoin d'un peu de lumière pour briller de nouveau.

Je vous laisse tout de suite commander cette pépite, cette esquisse, cette oeuvre d'art et je vous laisse plonger dans la sensualité à l'état brut. Une errance épicurienne plus qu'agréable.

Bon voyage…

Lucie Lair
Des "lectures de Prisci et Lucy"

Lien : https://leschroniquesdeprisc..
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