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Critique de MajoraAjoram


2/5

Ça fait mal de donner une note si basse à un livre qui a beaucoup de potentiel, mais j'ai eu l'impression de lire un premier draft sous-développé tout au long de ma lecture. Je ne comprends pas comment on peut avoir un cadre si propice à l'aventure et en faire un récit si barbant et survolé.

-Les personnages sont clichés voire creux, et leur ton sarcastique faussement badass ruine la tension de scènes clés. La plupart sont sous-développés, reposant plus sur les archétypes qu'ils incarnent afin de les caractériser, plutôt qu'un vrai développement. On apprend quasiment rien sur Darling en tant que personne si ce n'est qu'elle aime se battre et a un caractère rebelle et provoquant (waouh, je me demande où j'ai déjà vu ça...). Talon a déjà un peu plus de personnalité, mais la barre reste placée bas. Caspian a le mérite d'être intriguant au moins.

-La romance est fade, j'ai eu beaucoup de mal à y croire, surtout dans ce contexte de guerre. On a à peine le temps de connaître les personnages en eux-mêmes qu'ils pensent déjà à quel point ils se trouvent attirants en quelques chapitres (ennemies to lovers, mais la partie ennemies dure 5 chapitres lol). Leurs dialogues sonnent faux, forcés, ils passent leur temps à se provoquer de manière artificielle pour créer une complicité peu crédible. On peut presque voir les notes des autrices dans la marge en mode "là c'est la discussion où ils doivent se rendre compte qu'ils sont pareils de façon dramatique". Les deux amants ont quelques moments mignons, mais qui surviennent bien trop tard pour me faire ressentir quoique ce soit.

-Le worldbuilding est survolé... c'en est déprimant. J'ai eu l'impression que la narration inventait son histoire en cours de route plutôt que de me montrer l'univers qu'elle décrit. On sent un vrai potentiel pour des enjeux plus complexes et réalistes, mais on se cantonne à une version Wish de Game of Thrones aseptisé. J'aurai adoré en savoir plus sur les maisons et leur fonctionnement. Pas juste deux lignes de description par-ci par-là.

-Point positif: la représentation. Avoir une femme noire en tant que protagoniste est rare dans un roman YA fantasy, et même si Darling ne m'a pas séduite en tant qu'héroïne, j'ai apprécié l'attention portée à sa chevelure bouclée et comment elle l'entretient, son identité et la tentative de complexité autour de son don et du mystère entourant ses yeux. On sent qu'un effort a été fait de ce côté là. La présence de personnages LGBTQ+ (notamment bi, gay et non-binaire) était aussi une bouffée d'air frais. Je n'ai peut-être pas cru aux conflits politiques, mais j'ai cru à la population vivant sur les territoires des différentes maisons. Alors merci pour ça.

-Dernier point superficiel voire trop pointilleux: sérieusement c'est quoi ces noms. Darling, passe encore, il y a une raison dans l'histoire, ok. Mais Gavin Swiftblade? Finn Sharpscale? Capitaine Firesmith? Général Bloodscale? C'est le genre de nom qu'on trouve quand on est ado sur "générateur de nom de famille fantasy" pour sa première histoire, je m'attendais à quelque chose de moins niais dans un bouquin qui cherche à avoir un plot sérieux ahah. (Qui sait le tome deux aura peut-être le bourreau Yvain Babykiller....)


Bref, je pense que le livre méritait au moins 100 pages de plus pour prendre son temps et peaufiner les bases qu'il a.
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