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Critique de Alfaric


Comme feu David Gemmell, qui a toujours revendiqué marcher dans les pas de Louis L'Amour, Simon R. Green écrit toujours la même histoire que désormais je connais par coeur… L'auteur est fan de Roger Zelazny, donc on passe joliment du Dallas Fantasy à l'Agatha Christie Fantasy, et il est pote avec Terry Pratchett donc il passe sa méthode à la moulinette Dark Fantasy (sans parler de toutes les références à la littérature anglaise assez cool et aux films et séries populares qu'on aime bien, genre "Dr Who" et "James Bond", ainsi qu'un esprit comics toujours de bon aloi ^^)
Pour ne rien gâcher l'auteur est entré en résistance contre cette saloperie de thatchérisme ! (comme la quasi intégralité de la SFFF anglaise en fait)


Sept années se sont écoulées depuis la Guerre des Démons (cf. "La Lune bleue") et le Grand Jordan, célèbre ménestrel désormais réduit au rang de romanichel, est engagé pour être la doublure du prince Viktor de Rougemont en raison de ses talents de prestidigitation… le guerrier Gawaine de la Tour Rouge (oui on t'a reconnu Druss à la Hache ^^), le Comte Roderick Crichton et le négociant Robert Argent lui servent de chaperons pour tenir son rôle dans le panier de crabes qu'est la cour De Rougemont… Lewis le géomancien, Viktor le pyromancien et Dominic l'aquamancien, sans compter Gabrielle l'aéromancienne mariée au régent William Howerd plus intègre tu meurs, se disputent la succession du roi Malcom mort si subitement… Et pour ne rien gâcher, le Château Minuit a été construit sur un tumulus sidhe, et sans roi pour la domestiquer la frontière entre les mondes devient dangereusement poreuse (le trône De Rougemont jouant à la fois le rôle de la pierre qui hurle et du siège périlleux : remember la Quête du Graal ^^)... Au début les fantômes sont plutôt drôles, puis arrive un bestiaire gothique plus ou moins patibulaire avant que ne déboulent en masse des horreurs cauchemardesques sortant directement du "The Thing" de John Carpenter… ^^

Pendant que les princes et les aristocrates jouent à leurs petits games of thrones à la con (quitte à user et à abuser de la théorie du choc pour hâter les événements), Jordan lui lutte avec Catriona Taggert, Damon Cord, Matthew Doyle et tous les autres défenseurs du château pour sauver autant les grands que les petites gens… Au fur et à mesure de ses choix Jordan gagne des alliés des deux côtés du voile qui sépare le monde des morts de celui des vivants, et quand vient l'heure de vérité c'est tout le peuple qui est prêt à se rallier à la cause de l'imposteur… Quand il n'existe plus personne de bien c'est à vous qu'il revient de devenir une personne bien : Jordan sait qu'il est la doublure d'un méchant obnubilé par un esprit de vengeance qui n'hésite pas à exécuter plusieurs dizaines de personnes sur un coup de tête et qui ne perd pas une occasion de cracher tout son venin sur les sans-dents censés se reproduire comme des lapins, mais aussi que ses concurrents sont pires encore avec Lewis qui aime violer, torturer et tuer les femmes qui lui tapent dans l'oeil, et Dominic l'hyperactif sociopathe qui finit par détruire tout ce qui suscite son ennui… Il est complètement déchiré car il sait que finalement c'est de lui que dépend la survie du peuple tour entier !
Comme d'habitude avec l'auteur, on a droit à un super dramatis personae mis en scène comme la Duchesse de la Mort savait si bien le faire :


On démarre comme dans "Le Prisonnier de Zenda", classique la culture anglaise, et on poursuit comme dans "Ghostbusters", classique de la culture populaire, pour enfin balancer entre révolution et coup d'Etat… Reste à savoir si on est dans "Le Cuirassé Potemkine" qui relatait l'année 1905 ou dans "Octobre" qui relatait l'année 1917 : l'aristocratie puante et arrogante, ce cancer de l'humanité dont on aimerait bien se passer, va-t-elle encore accoucher d'un nouveau Seigneur des Cendres ?
Au final le sort du monde se joue en l'âme d'un seul homme, et celui-ci pourrait être vous ou moi : êtes-vous prêt à laisser triompher les forces obscures de la crevardise, quitte à dérouler le tapis rouge à la Bête Immonde, ou êtes vous prêts à vous battre pour faire triompher la liberté, l'égalité et la fraternité ?...


Est-il utile de préciser que j'ai kiffé, voire surkiffé ? On frôle le Rhââ lovely : 4,5 étoiles ! ^^
J'ai certes trouvé un peu moins de clins d'oeil, de private jokes et de coolitude que d'habitude, mais cela est sûrement dû à la traduction de Benjamin Kuntzer qui doit être moins averti que Cédric Perdereau concernant les spécificités des univers déjantés de l'auteur punk…
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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