Voilà de quel genre d’homme on a besoin dans sa vie, ma jolie. Peu importent ses défauts, ses imperfections. Peu importe qu’il parle peu, qu’il travaille trop, qu’ils ne débarrasse pas le couvert ou qu’il oublie les anniversaires. Rien d’autre ne compte que la profondeur du regard, l’assurance de la voix et la pureté du cœur. Et des mains assez fortes pour toujours vous serrer, vous retenir.
Peu me chaut que Godefroy soit devenu radin et méfiant avec l'âge, que Gersende soit si soumise à son mari le général, que Gonzague ne se souvienne de mon numéro de téléphone que trois fois l'an. Non, tu fais des enfants pour les aimer longtemps. Pour les aimer malgré tout. Pour les voir grandir, aimer à leur tour, se tromper, avoir des rejetons pénibles et ingrats qui ne téléphonent pas. Tu fais des enfants pour avoir le plaisir de les regarder devenir grands, forts, fragiles, vieux jeu, égoïstes, soumis, radins et méfiants...
Tu es belle, tu as du chien et tu le sais.
Il s'est montré patient, il s'est consolé tout seul comme il a pu... Mais il est toujours venu me chercher au fond du trou. Et c'est lui qui m'en a sortie. Si ton mariage peut survivre à la mort d'un enfant, c'est que tu ne t'es pas trompée de mari. Voilà de quel genre d'homme on a besoin dans sa vie, ma jolie. Peu importe ses défauts, ses imperfections. Peu importe qu'il parle peu, qu'il travaille trop, qu'il ne débarrasse pas le couvert ou qu'il oublie les anniversaires. Rien d'autre ne compte que la profondeur du regard, l'assurance de la voix et la pureté du cœur. Et des mains assez fortes pour toujours vous serrer, vous retenir.
Leur étroitesse d'esprit n'a d'égale que la largeur du balai qu'ils ont tous dans le fondement.
Cette voix. Ce timbre. Du velours de crème. Du chocolat fondu brûlant. Une bombe à retardement.
Je me retrouve face à l'essence même du fantasme féminin. Ou, en tout cas, du mien.
- Merci de m'avoir fais une place dans ta vie, Juliette. D'avoir rallumé la lumière dans la mienne. Et de m'avoir rappelé que j'avais encore une place dans ce monde…
- Laszlo… On a pas besoin d'être parfaits. On a juste à essayer. A vivre ! Regarde-nous, on n'a même pas d'ailes… et on a pris notre envol quand même.
Je suis complètement, follement, irrémédiablement amoureuse de cet homme.
Et le pire, c'est que j'ai l'impression qu'il me le rend bien.
- Tu n'as aucune idée de qui je suis, soufflé-je en contemplant son beau visage fermé. Tu refuses de me laisser ma chance...
J'avance à nouveau vers lui, tente de poser ma main sur son torse, mais il intercepte mon poignet le tient éloigné.
- Arrête de tout voir en noir, Laszlo....
- Arrête d'essayer de faire rentrer la lumière! Grogne-t-il en me repoussant en arrière.
Je ne résiste pas, heurte doucement le mur derrière moi et le contemple, la vision brouillée par les larmes. Sa douce violence ne me fait pas peur, mais elle me blesse. Lui me fixe de son regard dur et obstiné. Ses yeux me détaillent, me caressent sans le vouloir. Il ne me porte pas dans son cœur, mais je l'attire, je l'excite. Il me veut. Nos peaux se réclament, l'instant s'éternise, la tension grimpe encore. Je serre les cuisses. Je frissonne.
Et je réalise que de toute ma vie, je n'ai jamais laissé un homme me traiter ainsi.
- Dégage! craché-je soudain en sentant une larme couler le long de ma joue.
Face à moi, Laszlo courbe un peu l'échine, baisse son regard fier et quitte mon couloir pour aller grimper les marches de l'escalier.
Entre nous, la guerre est de nouveau déclarée.