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Critique de Alfaric


Pour le plus grand plaisir des easy readers, Simon R. Green continue son détournement médiéval-fantastique de la très sympathique série anglaise "Mission casse-cou" ("Dempsey & Makepeace" en VO).
Ce troisième épisode d'Hawk & Fisher est totalement raccord avec les précédents. C'est donc logiquement et naturellement qu'on reprend background et personnages, ainsi que quelques situations et le comique de répétition propre à l'auteur. (Du coup tant pis pour ceux qui ont du mal avec le concept même de comique de répétition…)

Après avoir sauvé Haven du retour de l'Abomination, la cote des seuls flics intègres de la cité est montée en flèche. Grâce au piston du conseiller nouvellement élu James Adamant, Hawk & Fisher sont détaché à la Brigade des Dieux, dont la tâche consiste à empêcher que les innombrables rivalités entres les dieux et leurs fidèles ne dégénèrent en rixes et émeutes, voire en batailles rangées (remember "Le Cycle des Épées de Fritz Leiber" ^^). Car dans ce derniers cas de figure, le Conseil ferait appel à l'Equipe de Magie et Tactique Spéciale de sinistre réputation… Dans une ambiance tendue, comme le montre l'affrontement entres les cultistes de Crépuscule le dévoreur et ceux de Chrysalide, Hawk & Fisher doivent enquêter sur un déicide en série car on a retrouvé coup sur coup les dépouilles du Seigneur d'épouvante, de l'Homme séparé et du Traqueur de Carmadine…
Malgré le grand nombre des suspects et le petit nombre des indices, malgré les fausses pistes et les tentative d'assassinat perpétré par l'Homme d'ombre (un mélange entre Mr Hyde et l'Homme-multiple ^^), ils arrivent à la conclusion que le meurtrier se cache sûrement parmi leurs nouveaux coéquipiers qui cachent bien des choses et aiment bien s'éclipser durant la nuit :
- le sorcier altruiste Tombe
- la mystique cynique Rowan
- le guerrier bellâtre Charles Buchnan
Scènes de crimes, sorciers légistes, interrogatoires, indics… Ah cela sent bon les séries policières, et des trois épisodes que j'ai lus c'est donc celui-ci que cet aspect est le plus prononcé certes, mais aussi le plus réussi ! Mais l'auteur n'ayant jamais manqué une occasion de se critiquer et dénoncer les us et coutumes de la haute société (autoproclamée on ne sait pas pourquoi « bonne société »), il s'en donne une fois de plus à cœur joie… Et après avoir dézingué dans le tome 2 la politique, il dézingue dans ce tome 3 la religion !

La mécanique du roman est simple mais efficace : à chaque chapitre on a descriptions, puis explications puis action et baston. Entre Agathe Christie et "Sin City", on continue de mélanger les technique de narration du roman feuilleton et du film hollywoodien, l'auteur ne se faisant pas prier niveau dialogues piquants et humour noir.
Hawk & Fisher venus des royaumes du Nord pour s'installer dans ville portuaire de Haven, c'est encore un peu deux flics highlanders qui descendent à la capitale londonienne pour se frotter aux criminels d'en bas et aux criminels d'en haut. Ces deux personnages principaux ne sont pas du tout approfondis car d'une part ils le seront dans des épisodes ultérieurs de las série, et d'autre part ils l'ont déjà suffisamment été dans le préquel "La Nuit de la lune bleue"… L'auteur n'ici pas d'autres ambitions que de marcher dans les pas des séries des années 1980 (comme le montre les ficelles utilisées pour amener les personnages là où il veut les voir sévir), ce qui nous offre un improbable mélange entre "L'Arme fatale", "Miami Vice" et "L'Amour du risque"… encore que les inspirations de l'auteur sont toutes britanniques, puisque les clins d’œil à "Chapeau melon et bottes de cuir", "Le Saint" et "Amicalement vôtre" sont légion… ^^
Et c'est bien dommage car derrière la grosse déconne il y a encore un relationship drama intéressant avec de belles histoires d'amour, d'amitié et d'espoirs déçus dont je vous laisse le plaisir de la découverte, sur fond de questionnement sur la foi en opposant une histoire d'amitié entre un athée et un dieu mourant, et les délires d'un athée intégriste qui ne croit en rien ni personne à part lui-même et la supériorité qu'il pense avoir sur le reste de l'humanité (bref, un sociopathe psychopathe).
Car derrière la faune divine baroque et bigarrée, et derrière l'hommage à Michael Moorcock avec l'invocation du sosie d'Arioch par le Club des Damnés, l'auteur se demande et nous demande si l'Ego n'est pas la nouvelle divinité adorée par chacun. Et puis, avec les homoncules l'auteur aborde aussi l'intéressant thème du clonage (Richard Morgan continuera dans cette voie avec son cycle SF "Takeshi Kovacs")
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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