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Critique de Alfaric


Pour le plus grand plaisir des easy readers, Simon R. Green continue son détournement médiéval-fantastique de la très sympathique série anglaise "Mission casse-cou" ("Dempsey & Makepeace" en VO) !


Dans cet épisode 6, intitulé "Les Squelettes de Haven", les négociations entre les Bas Royaumes et Outremer (allégorie du Royaume-Uni et de la France), initiées dans le tome 4 et développées dans le tome 5, sont arrivées à leur terme : le roi Gregor et le roi Louis viennent à Sin City signer les accords de paix entre les deux nations. du coup malgré le temps pourri (ah les fameuses averses londoniennes ^^), les autorités font le ménage au propre comme au figuré… Résultat des courses ? Émeute géante au pénitencier de haute sécurité de Damnation Row ! Lancez le générique !!!

Pas de chance, l'émeute a été organisée de l'extérieur pour atteindre un objectif plus élevé et il faut envoyer l'équipe d'intervention d'urgence (la tacticienne Jessica Winter, la machine à tuer Stuart Barber, l'invulnérable John MacReady et le sorcier Tempête) vérifier que les créatures magiques de l'Aile Infernale ne se sont pas échappées… Donc c'est jour de galère pour Hawk & Fisher qui viennent juste d'être muté dans cette division et qui vont devoir affronter avec leurs nouveaux compagnons une véritable galerie des horreurs : Allez Savoir (un machin meurtrier mais invisible… qu'est-ce c'est ? allez savoir, d'où son nom ^^), le Portrait de Messerschmann, Johnny Personne, Jenny la Rampante, les terribles Soufriers et les terrifiants Hommes Pâles… OMG ! Que des saloperies de littérature / cinéma horrifique conçues pour vous filer de gros cauchemars… Argh & Beurk !

Et ce n'était que l'introduction, car le shaman Ritenour a été bien été exfiltré par un groupe terroriste défendant la Cause !
Dans un 1er temps, nous découvrirons le super-vilain jamesbondien Daniel Madigan, sa base, son plan et ses lieutenants (Eleanor Todd, version grimdark d'Emma Peel, Bailey, Ellis Glen et le traître Sire Rolland) un véritable paumé de la longue guerre de l'ombre qui s'est déroulé entre les Bas Royaumes et Outremer qui a décidé de se venger violemment des deux camps…
Dans un 2e temps, nous nous attardons sur la triste histoire de Wulf Saxon, un Robin des Bois / Arsène Lupin badass qui a perdu 23 ans de sa vie pris au piège de Portait de Messerschmann et qui découvre que sa famille est morte, que ses amis l'ont trahi, que sa tête est mise à prix, et que sa ville bien-aimée est devenue tout pourrie… bref que l'Angleterre a subi les ravages du thatchérisme ! (ça ferait un bon bouquin de SFFF : un héros des Trente Glorieuses qui débarque en plein milieu des Trente Piteuses… d'ailleurs l'auteur à remis le couvert ultérieurement avec son alter ego de Sherlock Homes naufragé temporel qui part en croisade comme les bankster et les patrons voyous de l'ère néolibérale et suppôts du Grand Capital)
Dans un 3e temps, nous avons une affaire de sorcier sniper, le dénommé Domaine ayant pris en otage la fille du conseiller Suzan Wallinger… et tout finit dans le sang et dans les larmes en nécromancie passionnelle…

Pour tout le reste, et quel reste, nous avons droit a un remake de "Piège de cristal" écrit en collaboration avec le cador des comics Grant Morrison qui tourne mal, mais alors très mal puisqu'Allan Rickman en braqueur de banque pince sans rire est remplacé par un terroriste nihiliste équipé d'une Arme de Destruction Magique !
On reprend tous les codes de la saga "Die Hard", transposé dans un univers à mi-chemin entre le médiéval fantastique et l'urban fantasy : otages, négociations, exécutions, résistants et collabos, traîtres en pagaille, retournements d'alliances, sacrifices humains, araignée géante, passages secrets, pièges en veux-tu en voilà, avec des combats à l'épée en remplacement des gunfights, et des rafales de sortilèges en remplacement des traditionnelles fusillades des action movies hollywoodien…
Mention spéciale à Wulf Saxon qui était bien parti pour rejouer le rôle de le commandant Josselin Beaumont/ Jean-Paul Belmondo dans "Le Professionnel", et qui finalement a dû endosser celui du lieutenant John McClane / Bruce Willis dans le premier opus de la saga "Die Hard" !
Mention spéciale aussi à ce final apocalyptique qui rend hommage tant à Fritz Leiber qu'à C.S. Lewis,

Et après il y a encore des commissaires littéraires pour écrire : « ouais bof, blablabla ce n'est pas un chef-d'oeuvre absolu qui va bouleverser votre vie, blablabla cela n'est pas très original, blablabla ça ne révolutionne pas le genre »... Ils sont tellement à côté de la plaque en haut de leurs tours d'ivoire que je ne sais même plus s'il faut en rire ou en pleurer !


Derrière la grosse déconne et l'action non-stop, une histoire triste et tragique qui donne à réfléchir sur la guerre et la paix : après avoir stoppé les extrémistes des deux camps dans les tomes précédents, le pire provient des victimes des deux camps qui par désespoir se sont radicalisés avant de basculer dans le fanatisme… Suivez mon regard, au Moyen-Orient au hasard : il est fort à parier que si on avait mis autant d'énergie à lutter contre la misère et l'injustice qu'à balancer des bombes et à commanditer des assassinats, le monde se porterait bien mieux… (mais allez faire comprendre ça des élites qui considèrent les gens comme des insectes à ignorer ou à écraser)
Un petit bémol sur le chapitrage vu qu'on retrouve les chapitres de plus de 50 pages du premier tome de la saga, mais surtout j'ai senti que la formule de cet épisode s'éloignait de celle de l'ensemble de la série car on voit bien que l'auteur a envie d'évoluer vers quelque chose d'autre… (Ce qui nous rapproche grandement de "Nightside", une série de polars horrifiques grimdark, et "L'Histoire Secrète", un James Bond urban fantasy qui part en croisade contre les pourritures néolibérales qui l'ont trahi lui et son pays : deux séries qui cartonnent outre-manche et outre-Atlantique mais qui on été stoppées en France car ce pays n'est pas une terre propice à la fantasy…)
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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