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Critique de Apoapo


Comme chaque agorien (et contrairement à « mes » bibliothécaires bluffées), je savais déjà que ce livre n'était pas un roman et que l'aventure de la redécouverte du de rerum natura de Lucrèce en 1417 par Poggio Bracciolini n'en constituait pas l'essentiel.
Cependant je ne me doutais pas de la multitude de sujets que l'auteur a mis en relation avec cette oeuvre latine assurément marquante pour les siècles à venir, autant en amont qu'en aval de sa rédaction.
Une partie importante de ce livre - dont le titre original, The Swerve, peut être traduit par « L'embardée », c-à-d. un brusque changement de direction par ex. celle de la pensée entre le Moyen-Âge et la Renaissance, mais peut éventuellement être lui-même la traduction de « clinamen », c-à-d. la déviation spontanée des atomes, concept-clef de la physique épicurienne développée dans le poème de Lucrèce - est consacrée à la transmission des écrits dans l'Antiquité et au Moyen-Âge, jusqu'à l'introduction de l'imprimerie.
Une autre partie fondamentale concerne la réception de la pensée d'Épicure entre la Grèce antique, Rome, la chrétienté médiévale ; son rôle catalytique De La Renaissance et ensuite, entre « Déviations » - usages détournés par des philosophes ne l'assumant pas dans son ensemble – et « Postérité » jusqu'au darwinisme.
Une dernière partie concerne la figure du Pogge dans le contexte plein de turbulences, de bassesses, de complots et d'accusations d'hérésie de la curie du XVe siècle. La cour papale semble cultiver et fonctionner grâce à des membres (ecclésiastiques et laïcs comme Le Pogge) à la fois déloyaux et enclins à sanctionner implacablement la félonie des confrères.
Ces parties se chevauchent et se recouvrent. Cette dernière a été pour moi la plus instructive.
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