AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gielair


Voilà un court essai qui aura fait résonné toute sorte de concept tout au long de ma lecture. J'y ai lu le lecteur passionné qui découvre l'oeuvre d'un auteur, qui l'entreprend, qui s'y fond, qui s'y identifie, qui la recherche. J'y ai reconnu ma propre attitude lorsque, dans les années 80 et encore aujourd'hui, j'explorais les multiples traces littéraires laissées par Georges Perec.

«... c'est maintenant lui que je cherche quand j'entre dans une bouquinerie. C'est mon premier réflexe. J'entre et me dirige tout droit vers la lettre « M » dans le rayon de la fiction. Plus la bouquinerie est chaotique et poussiéreuse, plus j'ai l'impression que j'y trouverai une perle, un exemplaire oublié d'un de ses romans que je n'ai pas encore en ma possession...» [D.G.]

J'ai lu une réflexion sur l'art d'écrire et sur le rôle de l'écrivain, sur les aléas d'un auteur qui cherche à faire reconnaître son talent, sinon à se faire connaître, à se faire publier, à trouver un lecteur ou un lectorat. Cet auteur, c'est parfois Morris dans l'oeil de Grenier, c'est parfois Grenier dans mon oeil et ma lecture. Car, si Grenier aborde la question de la création dans l'acte d'écrire, je ne peux nier que cela m'a amené sur le terrain de la lecture créatrice et la notion de livre intérieur que Pierre Bayard abordait dans Comment parler des livres que l'on n'a pas lus? le livre que j'ai lu est celui que j'ai créé, par son insertion dans ma bibliothèque intérieure, par les liens que j'ai créé entre lui et ce qui me reste de mes autres lectures ou même avec l'image que j'ai de mes non-lectures. Il sera peu probable que ce livre recréé par ma lecture puisse correspondre au livre du même titre que vous avez lu et placé dans votre propre bibliothèque intérieure. Il y aura bien sûr plein de constituants partagés, mais, à la marge, la trace laissée par ce même livre aura une couleur et un son différents dans nos univers respectifs. C'est en cela que la lecture constitue pour moi un acte créatif.

Le geste d'écrire de Daniel Grenier est soutenu par ce lecteur à qui il cherche à plaire, par la sensibilité de ce lecteur et par l'image qu'il s'en fait. N'est-ce pas le fait de la plupart des romanciers?

«Il est le lecteur idéal, fabulé, dont certains parlent aussi bien que le lecteur réel qui ouvrira le livre et sera charmé, envoûté par le résultat qu'il tient entre ses mains et qui lui appartient désormais.» [D.G.]

«Il y a quelque chose de l'artisan, en effet, chez le romancier. Plus que chez tout autre écrivain, il y a chez lui une capacité séculaire à emmagasiner, à déployer, à faire revivre et à perpétuer, comme des recettes ou des arts de vivre.» [D.G.]

Cela aura été une courte lecture, bien sûr, mais une lecture génératrice de réflexions sur l'écriture comme sur la lecture.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}