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Critique de Capridegh


J'attendais autre chose de Nox mais ce premier tome est un petit coffre à trésor qui déborde de l'imagination que l'on n'attendait peut être pas.

Yves Grevet met en place une société dystopique où règnent les très fortes inégalités entre les riches et les pauvres parmi lesquels se soulèveront certains groupes à coups de mouvements "coivistes" et "caspistes". La persécution dont sont victimes les plus pauvres est parfois choquante ; l'auteur ne lésine pas sur les descriptions quelques fois cruelles du comportement des "oncles" de la milice. Il joue habilement avec les mots ; les lettres manquantes de certains noms communs et de certains prénoms sont comme un trou dans la vie quotidienne des plus démunis qui se trouvent privés de tout ce que peuvent profiter ceux qui habitent dans les hauteurs. de la lumière notamment, car les premiers doivent pédaler ou marcher pour alimenter les batteries de leurs lampes frontales. La plupart vit dans le noir et notons alors les efforts que consacre l'écrivain à décrire les sensations des personnages ; les anecdotes et les détails quant à l'odeur d'un vêtement, à la matière d'un objet ou aux bruits alentours sont nombreux, habiles et plaisants. L'écrivain joue aussi habilement des mots que des points de vue ; chaque chapitre sera consacré à celui d'un personnage et les différents personnages de l'histoire (des ados riches qui vivent sur les hauteurs de la colline, des ados pauvres qui travaillent plus bas, des ados qui se trouvent enrôlés dans tel ou tel parti, leurs parents, leurs camarades, etc) finiront tous par croiser leurs chemins de façon plutôt astucieuse et maline. Ainsi, le puzzle se reforme au fil des pages et l'histoire s'épaissit.

Bien que le contexte soit la force de l'histoire que nous raconte l'écrivain, on ne peut ignorer certains clichés, certaines banalités et les longueurs qui parsèment quelques fois le texte. le manque d'action vient parfois briser l'enthousiasme du lecteur qui ne retiendra sans doute pas quelques uns des passages du récit...

Après un début un peu lent, sans doute dû au contexte riche long à poser, on s'attache à Lucen, Gerges ou encore Ludmilla... Ils sont les victimes de trahisons, de règles, de parents trop durs ou de parents trop absents, de la société et de ses lois sévères et incontournables, de leur milieu social, de leur rang et du niveau auquel ils vivent sur la colline. Malgré une base très banale (des riches/des pauvres, le soulèvement des persécutés, la méfiance des riches envers les pauvres, etc) et plutôt gênante voire agaçante, Yves Grevet nous plonge au coeur d'une société où les destins semblent presque tracés et où le devenir de chacun est incertain. Il signe un premier tome noir et presque défaitiste malgré les quelques touches d'espoir auxquelles s'accrochent ses personnages et le lecteur. Celui-ci restera sur sa faim car la dernière page semble annoncer une suite presque plus inquiétante pour certains personnages que ce qu'espérait le lecteur et les adolescents eux-mêmes.
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