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Critique de pycrozet


Un mélange des genres prometteur... qui se révèle finalement décevant.

LA BANDE DESSINÉE (46 pages)
– Dessin (Griffo) et couleurs (Florent Daniel) s'approprient de façon très agréable l'univers visuel, à la fois onirique et ésotérique, de Bosch.
– L'auteur a essayé de recréer l'atmosphère psychologique dans laquelle Bosch aurait vécu (ses angoisses, ses visions, sa conception de la religion et des « forces occultes »), au détriment d'une approche plus historique, critique ou sociologique. Ce parti pris me semble intéressant, mais je n'ai pas été convaincu par le résultat. Ceux qui espèrent une promenade à travers les peintures de Bosch ou des anecdotes surprenantes sur sa vie ou sur ses oeuvres les plus célèbres seront déçus : rien de tout ça dans cette BD.
– le scénario construit un parallèle bienvenu entre cette toute fin de Moyen Âge (empreinte de mystère, de magie) et notre époque (où le mystère, mis à mal par l'avancée de la science, laisse tout de même le champ libre à la fascination qu'exercent les grandes oeuvres d'art).
– Malheureusement, l'ouvrage n'apporte aucune réponse aux questions qu'il soulève et sème même le doute sur la limite entre ce qui relève de la pure fiction et ce qui est emprunté à la vérité historique : les vernis de Jérôme Bosch ont-ils réellement été novateurs ? Sont-ils restés une énigme pour les peintres, les scientifiques, comme c'est le cas pour l'héroïne de cette BD ? Bosch a-t-il traité les monstres de ses tableaux avec une technique différente de celle utilisée pour les fonds et les personnages humains ?
– Enfin, les éléments biographiques semblent « plaqués » assez maladroitement sur un scénario somme toute assez faible, qui pourrait correspondre à d'autres artistes que Bosch, d'où ma déception globale (exemple : le rôle de la femme de Bosch : personnage purement illustratif ici malgré son importance dans la liberté de création du peintre, comme le stipule la partie documentaire de ce livre).

LE DOSSIER (6 pages de documentation)
– Bonne qualité de reproduction de tableaux (la Nef des fous, le Jardin des délices, le Portement de Croix) ou de détails de tableaux (triptyque du Jugement dernier, triptyque de la Tentation de saint Antoine, la Table des sept péchés capitaux)
– Présentation sommaire mais néanmoins intéressante des sources d'inspiration du peintre, de l'accueil de son oeuvre par ses contemporains et brève étude des tableaux ici reproduits. Cela est suffisant pour replacer Bosch dans son contexte historique et social.
– L'auteur du dossier (Dimitri Joannidès), a le mérite de rester neutre, exposant différentes interprétations des motivations et objectifs du peintre. Les historiens de l'art ne trouveront bien sûr rien qu'ils ne sachent déjà ici (aucune critique technique de l'oeuvre ni scoop sur l'état de la recherche théorique sur Bosch), mais le lecteur lambda, comme moi, appréciera cet exergue somme toute informatif, clair et joliment présenté.

En bref, cette BD m'a offert une demi-heure de lecture pas désagréable, mais je reste vraiment sur ma faim : et si j'allais dénicher maintenant un vrai bouquin sur Bosch ? Ou une BD d'héroic fantasy avec un scénario plus approfondi ? Peut-être le mélange des genres, qui m'a attiré vers cet achat, n'est-il finalement pas une si bonne idée.
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