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Critique de Arakasi


Après bien des drames, Quentin a enfin hérité du poste tant convoité et bien mérité (enfin, plus ou moins) de roi de Fillory, aux côté de Eliot, Julia et Janet. Quelle belle vie que la vie de monarque d'un pays magique ! Ne rien faire toute la journée, boire les vins les plus fins, manger les plats les plus délicieux, dormir dans une chambre gigantesque sous une tonne d'édredons ! Mais la satiété a un défaut : elle est généralement assez emmerdante. A peine quelques mois sont-ils passés que Quentin, fidèle à lui-même, se surprend à rêver d'une nouvelle quête, de nouvelles aventures extraordinaires pour épater les foules. Car Quentin ne veut pas seulement être un roi, il voudrait être un roi ET un héros. Or voici qu'un cataclysme semble secouer Fillory, entraînant à sa suite mort et destruction, et donnant à Quentin l'occasion de repartir sur les routes tel le Roi Magicien qu'il a toujours rêvé d'être. Mais comme le dit la sagesse populaire : méfiez-vous de ce que votre coeur désire. Une fois encore – mais la première leçon avait été fort mal apprise – Quentin apprendra que bonheur et aventure font mauvais ménage et qu'un véritable héros n'est pas celui qui doit tout gagner, mais celui qui doit accepter de tout perdre…

Lentement mais surement, les personnages de Lev Grossman évoluent vers l'âge adulte. Ils évoluent en traînant les pieds et braillant comme des porcs que l'on traîne à l'abattoir, mais ils le font quand même, Zeus merci ! Après une première phase de déni de réalité qui aura duré tout un tome (aïe), Quentin commence enfin à essayer de prendre son destin en main, avec plus ou moins de succès d'ailleurs. Car le destin ne se laisse pas faire facilement, le bougre, il est rusé et vif comme un serpent, et ne cesse de se tordre en tous sens quel que soit le bout par lequel on l'empoigne. Destin à lequel sont confrontés également tous les autres personnages, nouveaux comme anciens, de la saga, du Grand Roi Eliot au petit cartographe Bénédicte. Dans l'ensemble, ceux-ci restent aussi intéressants que dans le premier opus, à défaut d'être très sympathiques. La plus attachante de tous se révèle être Julia, l'ancienne amie délaissée de Quentin, dont le pénible et tragique cheminement vers la magie émouvrait une pierre.

Bien que doté d'un scénario plus classique que le premier tome, ce second opus n'est ni linéaire, ni ennuyeux. le récit est bien tourné et évite brillamment les clichés, offrant une réflexion intéressante sur le genre et surtout sur le thème de la quête en fantasy. Il n'est pas sans défaut pour autant, même si ses défauts découlent à mes yeux de l'originalité du roman. Je m'explique. L'immaturité et les hésitations constantes du personnage principal font clairement partie des thèmes du récit, ainsi que la sensation que les protagonistes n'ont jamais prise sur leurs vies et se laissent sans cesse aller à la dérive. Cette attitude qui consiste à rester la bouche ouverte en n'attendant que le destin vous donne la becquée est peut-être psychologiquement réaliste, mais elle est aussi foutrement agaçante ! Difficile de s'attacher pleinement à un personnage à qui l'on a envie en permanence de flanquer des baffes. A ceci près, je n'ai pas boudé mon plaisir et je suis fort curieuse de découvrir la suite. A très bientôt donc pour la chronique du troisième tome !
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