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Critique de belette2911


Il est des livres terrifiants, ceux qui vous font dresser les cheveux et qui vous malmènent le palpitant sans avoir besoin de vous sortir des monstres du placard, des vampires de tombes sinistres ou des cadavres sanguinolents et torturés.

Tout l'art de foutre la trouille se trouve dans l'atmosphère de ce roman : sombre, plombée, angoissante, étouffante, oppressante. Ce combat psychologique entre un homme (un magnifique salaud) et un enfant qui gardera les lèvres scellées…

Que lui veut-il ? Faisons un bref retour en arrière.

La crise de 1929 fut terrible. Tout le monde garde en mémoire ces banquiers se défenestrant ou ces gens jetés sur les routes, ces familles Joad partant en quête d'une hypothétique vie meilleure en Californie.

Les années qui suivirent furent dures pour tous et parce qu'il ne voulait pas voir ses enfants souffrir de la faim et parce qu'il voulait leur offrir une vie meilleure, Ben Harper a braqué la banque, dérobant 10.000$ et tuant les deux caissiers.

Les hommes en bleus (pas des membres de l'UMP) sont venus l'arrêter devant ses enfants mais avant cela, il avait eu le temps de cacher le magot, faisant jurer à John et à la petite Pearl de ne jamais rien dire et de garder le secret.

Ces incommensurables imbécilités qui furent de voler et de faire jurer le silence sur sa planque à deux enfants de 9 et 5 ans seront complétées par la pire autre connerie qu'il pouvait faire…

Attendant sa pendaison, Ben Harper se vantera devant un autre détenu que l'argent existe toujours, un homme qui se présente comme un homme de Dieu et nommé le Prêcheur, Robert Mitchum pour le cinéma.

Les anciens se souviennent que "Love-Love" était le surnom donné à Marlène Jobert par Charles Bronson dans "Le passager de la pluie".

Ici, nous avons "Love-Hate" : les mains du Prêcheur Harry Powell sont tatouées au niveau des phalanges. Sur la droite, le mot "LOVE" et sur la gauche, celle dont il dit que ce fut la main avec laquelle Caïn tua Abel : "HATE".

Cette dualité qui habite le Prêcheur a plus tendance à basculer du côté obscur de la Force, heu, de la haine.

Portant le masque de la gentillesse et de l'Amour Divin, Harry Powell est prêt à tout pour mettre la main sur le pactole. Il a du charme, c'est un beau parleur, un bon prêcheur et les femmes l'aiment bien.

Toutes les femmes ? Oui ! Ne reste pour lui résister que le petit John, neuf ans, qui a très bien compris que cet homme ne vise qu'une chose : la magot de son père.

Le petit John sait pourquoi Powell veut s'introduire dans la maison, il sait très bien pourquoi il séduit sa mère… Il sait qu'il doit garder le silence et protéger sa soeur au péril de sa vie, s'il le faut. le plus mature dans tous les adultes qui l'entourent, c'est John, neuf ans ! Sa mère, elle, est bête à manger du foin.

Les scènes entre le Prêcheur et John sont des moments fort pour le petit coeur fragile du lecteur. Cet homme est d'une cupidité qui fait froid dans le dos, le tout camouflé derrière sa foi intransigeante et ses belles paroles sur le péché, le tout enrobé de paroles doucereuses et mielleuses.

Un huis clos qui vous oppressera et un Méchant qui renverrait presque l'infirmière Annie Wilkes (Misery) au rayon des gentils.

Heureusement que dans tous ces crétins bêlant devant le Prêcheur, il y en aura d'autre pour se dresser devant lui.

Pas de temps mort, une ambiance à vous glacer les sangs, des personnages forts, un style qui frappe et une lecture qui vous laisse groggy, mais heureuse.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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