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Critique de Zephirine


Non, ne cherchez pas Poghorn sur une carte, c'est une ville imaginaire dans un lieu sans nom où se dresse la ProSol, une usine pétrochimique. le travail y est dangereux, dur et mal payé mais il fait vivre de nombreuses familles. Calvin est l'un d'entre eux, il occupe un poste de nuit. le jour, il fabrique de la Mô, des drôles de sucettes à base d'amanites tue mouches et que tous consomment en abondance, comme l'alcool, pour tenter d'oublier une vie sans avenir dans un environnement pollué. La rivière charrie des produits toxiques, des nuages de pollution voilent le ciel et les gens ont perdu l'espoir d'une vie meilleure.

Calvin est le narrateur, il nous plonge dans son univers glauque parsemé de petits bonheurs et de fatalisme. Pourtant, il tente de vivre, il s'accroche à la tendresse de Nina, une fille du bordel, il fréquente le Nutts, un bar pour les ouvriers, avec son copain Freddy. Il y a aussi Kimi, la femme de Tom son frère, qui écrit de la poésie dans un monde sombre. Ses poèmes, tranchants, percutants, sont comme des parenthèses qui nous permettent de reprendre souffle, car l'histoire est parfois oppressante.
Il n'y a plus d'entente entre les deux frères, Tom et Calvin. Tom, écrivain de best-sellers, est riche et célèbre, mais il est violent et malheureux, à croire que l'atmosphère contaminée par la ProSol corrompt tout, même les plus chanceux. Comment vivre dans un lieu aussi délétère où la pollution chimique et l'avenir de l'usine menacée de fermeture se heurtent aux intrigues politico-financières des élus et responsables de l'usine ?
Ce roman social très très sombre est porté par une écriture efficace et percutante qui ne vous laisse pas respirer. Heureusement, il y a les pauses musicales et les poèmes de Kimi qui forment des bulles d'oxygène dans cette atmosphère aux remugles de chimique.
Un premier roman puissant et dérangeant à la fois qui laisse son empreinte bien après la dernière page tournée.


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