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Critique de Rodin_Marcel


Guilly Christophe, – "La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires" – Flammarion, 2014 (ISBN 978-2081312579)

Pour vraiment apprécier ce livre, il suffit de se rendre soi-même dans l'une de ces petites villes sinistrées, généralement situées sur ce que les géographes nomment depuis vilaine lurette «la diagonale du vide», cette terrible zone de la France en déshérence, qui part grosso modo des Ardennes et du Sud de la frontière Belge (allez voir Sedan ou Fourmies en Thiérache), passe par Verdun et le plateau de Langres, descend vers le Massif Central (Roanne, Issoire, Aurillac), pour rejoindre par exemple Tarbes ou Béziers – eh oui – la ville dont le maire est actuellement Robert Ménard.

De grands et fort sçavants «sociologues» confinés dans leurs bureaux germanopratins de l'EHESS se sont empressés de remplir les colonnes du quotidien «Le Monde» pour dénigrer cet ouvrage, lançant leur anathème favori de complicité avec l'extrême-droite, charcutant les chiffres fournis, récusant la méthode suivie, mais sans apporter aucune réponse de fond.
Et ce n'est pas la lamentable réforme «NOTRE» lancée par la caste élitiste aujourd'hui au pouvoir (quel que soit le bord politique affiché) qui va arranger les choses, puisqu'elle consiste principalement à mettre en concurrence des régions devenues d'ubuesques mastodontes d'énarques avec les nouvelles «métropoles» concentrant justement cette élite coupée des réalités du reste de la population. Quant à la Région parisienne, elle devient inexorablement un véritable Etat dans l'Etat, asséchant et pillant le reste du pays.

Dans ces régions en déshérence, combien de retraité(-e)s survivent aujourd'hui avec le revenu dérisoire du «minimum vieillesse» (ASPA) voire moins, combien de suicides d'agriculteurs, combien de déserts médicaux ?

Christophe Guilluy montre que cette France-là croit avoir découvert un moyen de se faire entendre en votant pour le Front National, ce qui répond à la question de nos énarques en chambre «comment se fait-il que ce petit patelin n'ayant pratiquement aucune criminalité, aucun immigré, vote à plus de 80% pour le FN ?».
L'ouvrage de Guilly comprend certainement des faiblesses méthodologiques, mais il a au moins le mérite de tenter un début d'explication convaincante…
A lire et relire.
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