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Critique de 5Arabella


Il s'agit d'un recueil de neuf nouvelles. Publié pour la première fois en 1946, l'auteur y a fait plusieurs fois des retouches, les dernières en 1960.

Les personnages des ces récits sont des paysans, des propriétaires terriens, des bandits, et même des animaux. Mais le personnage peut être le plus important est le Brésil, ses paysages, sa faune et sa flore, qui marquent, qui façonnent, l'homme qui y vit, et qui en devient une sorte d'élément, et certainement pas le maître. Ces récits sont aussi habités par la magie, qui émane de la nature, qui parle son langage, et que certains arrivent à apprivoiser, d'une façon indicible, et en dehors de la logique humaine. Mais il faut y prendre garde, et ne pas y croire peut se révéler dangereux. Ces textes sont empreints d'un esprit de la fatalité, nul n'échappe à son destin, quelles que soient les précautions et les cartes qu'il a en main, ce qui doit arriver arrivera, et il faut apprendre à l'accepter. João Guimarães Rosa, ne juge à aucun moment ses personnages, il les observe, de l'intérieur en quelque sorte, il nous les montre, nous fait passer un moment en leur compagnie, et dans leur environnement dont ils sont inséparables. L'auteur arrive toujours à nous surprendre, avec des personnages que l'on a pourtant l'impression d'avoir déjà rencontré ailleurs, avec son regard particulier, cette sorte de détachement élégant qui le caractérise.

Le grand art de João Guimarães Rosa, c'est bien sûr son écriture, faites de brisures, d'arrêts, qui coule comme un fleuve capricieux avec des méandres imprévisibles, mais en même temps utilisant des mots précis au millimètre. Il faut prendre le temps de s'y immerger, de prendre son rythme unique, mais une fois ce dernier pris on n'arrive plus à s'en détacher jusqu'à la dernière page.

Tout cela me donne une furieuse envie de relire Diadorim, le grand roman de João Guimarães Rosa.
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