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Critique de benleb


Merci à Babelio et aux éditions De La Martinière pour la lecture de ce livre.

"Au service secret de la France" est un recueil de témoignages de personnalités liées aux services secrets français : agents de terrains, directeurs d'organismes, hommes politiques... Au départ, ils ont constitué la base du documentaire télévisé "Histoire des services secrets français" diffusé entre 2011 et 2014. L'édition papier permet aux témoins d'aller plus loin dans leur récit et leur réflexion.

Le livre est divisé en chapitres thématiques qui correspondent en fait à des tranches chronologiques (Les Agents : les soldats secrets de la France libre, Nettoyeurs : services spéciaux et décolonisation, etc...).

Du point de vue factuel, je n'ai pas appris grand chose. Ces hommes des services secrets ne révèlent aucun secret.

Le livre est intéressant pour l'évolution des services; constitués à la base par les agents de la France libre, ils se professionnalisent progressivement lors des guerres coloniales, de la Guerre froide, surtout après la chute de l'Empire communiste, et la primauté donnée à la lutte anti-terroriste et au renseignement économique; ils passent alors de la pure action à une dimensions plus prospective.

De ce point de vue les trois derniers chapitres sont les plus intéressants (Francs-tireurs : décoder un monde fracturé, Sentinelles : aux échauguettes des guerres modernes, Réformateurs : placer l'état en ordre de bataille).

Dans cette histoire il y a des temps forts : la France libre, la décolonisation, l'affaire Farewell, le Rainbow Warrior, la première guerre du Golfe... qui tous font prendre conscience de la nécessité d'une réforme.

De nombreux témoins insistent sur le désintérêt, sinon la méfiance, des hommes politiques pour le renseignement, l'inutilité pour eux d'une doctrine et d'un encadrement dans ce domaine; ce qui a entraîné des services définissant leur propre doctrine, et des initiatives aboutissant à des désastres comme le Rainbow Warrior. Ils insistent aussi sur la division des services, entre renseignements extérieurs et intérieurs, entre policiers et militaires, qui refusent de partager leurs informations. Ces problèmes ne seront qu'au début des années 90 et surtout à la fin des années 2000.

Certains témoins me paraissent de mauvaise fois : ainsi Jean-François Poncelet qui croit inutiles les services secrets, Jean-Jacques Pascal, à la tête de la DST en 2002, insistant sur la culpabilité d'Al-Quaida dans l'attentat de Karachi. D'autres, comme Rémy Pautrat, éphémère directeur de la DSTen 1985, nous donnent une réflexion profonde sur ces services et leur avenir.
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