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Critique de jullius


« Il me tarde de vous dire que je considère Boule de suif comme un chef-d’œuvre ! [...] Ce petit conte restera, soyez-en sûr ! » écrivit Flaubert à son protégé Maupassant juste avant la sortie du recueil de textes dans lequel Boule de Suif figurait : Les soirées de Medan (1880). Ce chef-d’œuvre est un portrait collectif peint à traits rapides mais précis et incisifs, et sans exagération (d'ailleurs inspiré d'un fait divers relaté le 5 janvier 1871 dans le Journal du Havre) de ces gens de biens, bourgeois nouvellement parvenus comme héritiers ou encore aristocrates, qui, derrière le vernis des bonnes manières, dissimulent des valeurs et des âmes bien viles, de profiteurs, d'égoïstes : le portrait collectif de l'individualisme en somme.
Les meilleures amies du Christ sur terre, elles-mêmes, ne trouvent rien à redire dans cette immonde marchandisation de l'être humain. Bienvenue dans le siècle bourgeois, où ceux qui comptent le plus, leurs sous, les kilomètres, les heures, ce qu'il reste à manger, sont ceux sur qui l'on pourra le moins compter ; ceux qui ont coupé les liens avec le pays comme avec leurs compatriotes.
[Bienvenue dans le siècle des apparences, où la parure importe plus que le cœur qui bat au-dessous, et où la vérité est habillée dans l’écrin qui convient].
C'est un portrait au vitriol sur la lâcheté, la couardise, la grossièreté réelle, la mesquinerie, la bêtise encore, qui poussent à l'ombre d'une civilisation gangrénée par l'argent. Par une société de l’avoir plutôt que de l’être et où être ensemble n’a plus de sens.
C'est le portrait collectif de l'individualisme, au milieu duquel, la figure héroïque de la seule grande dame, Élisabeth Rousset, brille de mille feux et connaît le sens du mot vertu, quoiqu'on dise qu'elle en soit de petite.
Un récit touchant jusqu'aux larmes ou jusqu'aux cris de rage.
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