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Critique de 4bis


Évidemment, c'est un roman. On prendra donc garde à ne pas se targuer de comprendre les problématiques de l'addiction, de l'immigration ghanéenne aux États-Unis ou de l'évangélisme sur le seul témoignage de cette fiction. Ceci posé, c'est quand même drôlement bien ficelé ! La narratrice Gifty est chercheuse en neurosciences. A partir de ses expériences visant à isoler, chez des souris, l'activité neuronale llée à l'addiction, remonte le fil de ses motivations à embrasser cette carrière. La venue chez elle de sa mère, profondément déprimée, fait également resurgir les jeunes années où un drame s'est noué. L'entremêlement des fils narratifs évite le caricatural roman à thèse tout en même temps qu'il assoit la crédibilité de personnages devenus complexes. Bien sûr il y a les souffrances d'une famille immigrée qui n'a pas pu trouver une place accueillante. Et ce malgré la place fédératrice de la religion, malgré une volonté forte de s'intégrer. Il y a aussi les ravages d'une médication mal encadrée. le racisme ordinaire. Mais aussi les lâchetés d'un père, les entêtements d'une mère. Et ainsi, aussi tragiques que soient les destins, l'impression qu'ils ne sont pas la seule conséquence d'un écrabouillement sociologiquement prédéterminé mais qu'ils sont aussi le fait d'hommes et de femmes qui ont exercé une certaine forme de liberté à exister ainsi. Sur la question de l'addiction, c'est beaucoup moins évident et s'il ne s'agit pas d'une responsabilité sociale mais plutôt neurologique, il semble bien qu'elle ait privé ses victimes de toute volonté propre.
Quoiqu'il en soit, c'est un roman profond mais agréable à lire qui me conforte dans mon engouement pour son auteur.
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