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Critique de kielosa



L'on pourrait résumer le chaos actuel de la démocratie américaine en un mot : Trump !

Certes, il y a eu avant l'arrivée de cet énergumène sur la scène politique des États-Unis des épisodes difficiles et dramatiques, et même une guerre civile de 4 ans (la Guerre de Sécession, 1861-1865), mais le fonctionnement des institutions n'a jamais été autant perturbé que depuis 2016 et son élection au poste suprême de la nation.

Sans expérience politique aucune, une formation très rudimentaire, un ego maladif et une allergie aux règles de bonne conduite élémentaires, il aura dès le début méconnu la Constitution, les lois et les accords internationaux, tel celui notamment de Paris sur le climat.

Il ne faut pas être psy pour constater qu'il souffre d'un narcissisme pathologique dans la signification donnée par la spécialiste française, Marie-France Hirigoyen, dans son ouvrage de base "Les Narcisse", à savoir : quelqu'un qui "se met en avant de façon arrogante, souvent aux dépens des autres".

Il aura aussi fait du mensonge un art (plus de 30.000 en 4 ans, selon le Washington Post) et comme le note l'auteur, il a gouverné avec "une cour byzantine" face à "une administration chahutée et dysfonctionnelle".

Il a, par ailleurs, plein de morts sur la conscience par son refus obstiné de gérer l'action sanitaire indispensable proposée contre l'épidémie du coronavirus (Covid-19), qui a fait plus d'un million de morts aux États-Unis.

Qu'il ait perdu les élections présidentielles de 2020 n'a donc strictement rien d'étonnant. Une hypothèse qu'il a toutefois balayé avant même que le comptage des votes soit terminé en invoquant un vol en faveur de l'ennemi, Joe Biden et les Démocrates.

Depuis lors, le "stop the steal" (arrêtez le vol) est devenu le leitmotiv de toute activité du sinistre personnage et, malheureusement, aussi d'un pourcentage important des Républicains, "grâce" à l'attitude désinvolte des dirigeants présents de ce parti, qui a pourtant connu un Abraham Lincoln à sa tête.

Que Trump, qui ne réfléchit qu'en termes primitifs de "losers et winners" (perdants et gagnants), soit un des 4 présidents dans l'histoire des États-Unis à ne pas être réélus a certainement été une pilule dure à avaler, mais ne justifie d'aucune manière son rôle néfaste dans l'insurrection du 6 janvier 2021.

Un rôle impardonnable que la commission d'enquête spéciale du Sénat américain, particulièrement par la voix de Liz Cheney, a clairement et amplement démontré.

Ce qui n'empêche nullement le bonhomme à continuer à intervenir scandaleusement à chaque élection partielle ("primaries") en faveur de ses potes et souvent contre des candidats manifestement plus compétents, comme justement Liz Cheney, pour n'en citer qu'un cas.

L'essai de Ran Halévi, une oeuvre académique de grande qualité, approfondit la présidence du Donald Trump, sa réaction à la victoire du camp opposé et analyse tout spécialement les conséquences présentes et à venir de son refus d'accepter les résultats d'une élection ou, en d'autres mots, la volonté du peuple. Il est aussi très précis en ce qui concerne la lourde responsabilité trumpienne dans l'assaut du Capitole, qui a causé la mort à 8 personnes et fait de nombreux blessés.

Moins scientifiquement que le professeur Halévi, j'aimerais conclure en disant que personnellement je trouve que la place de Trump n'est pas dans son golf-club en Floride, d'où il persiste à envenimer la vie politique partout aux États-Unis, mais dans la prison de haute sécurité d'Alcatraz, par exemple.
Autrement dit, une action en justice, puisqu'une action politique, "impeachment", n'a à cause des opportunistes Républicains aucune chance d'aboutir.
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