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Critique de Athalie2


Le narrateur va sur les pas d'un souvenir qui a empreint son enfance. Un petit corps noyé dans le lac, au dessous de la villa de ses grands parents, au Guatemala, dans la région de Amatilan. Tout ce dont il se souvient, c'est qu'il a entendu parler de cette noyade, il n'a rien vu et personne n'en parle dans la famille. le petit mort s'appelait Salomon, il était le frère ainé de son père, et portait ce prénom du roi des juifs comme les deux arrière grands pères, celui de Beyrouth et celui d'Alep. Pourtant, ce qu'il sait aussi, c'est qu'il a retrouvé dans une boite de carton, une vieille photo de ce même Salomon, un garçon trop petit et qui semble triste sous la neige de New York, dans un parc, en 1940.

La famille est une famille d'exil. Un des grands pères est polonais, l'autre, libanais. Les deux sont juifs. Après plusieurs escales, elle s'est fixée au Guatemala mais en 1981, la situation politique du pays contraint les parents du narrateur, qui a alors 10 ans, à partir s'installer dans une banlieue du sud de la Floride. Pour les enfants, l'anglais remplace l'espagnol, et le récit se construit entre les souvenirs, anodins, de cette vie et le périple autour du lac. On y croise Don Isodro, le jardinier amérindien qui plantait des arbres dans le domaine et auxquels il fallait murmurer des mots d'encouragements. En restant enfouis dans les racines , ces mots aideraient l'arbre à grandir, Et on a l'impression, lors de cette lecture, que c'est justement ces mots là que l'on entend, des mots d'enfance au charme désuet, mais puissant, des ellipses de la mémoire : la jeune joueuse de base ball qui tourna dans un seul film, un homme qui se noie en changeant le filtre du toboggan du camps de vacances … Et revient le lac, où enfant, il a perdu la précieuse montre offerte par le grand père, dont les eaux ont pris bien des corps d'enfants, dont les eaux étaient autrefois si claires et dont la pollution a fait un cloaque et le temps, un cercueil …

Le récit ne cherche pas à reconstituer une logique, il va au cours du fil, qui, on le sait, filtre la réalité vécue au bénéfice de celle qu'on s'invente. Un bien belle rêverie.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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