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Critique de Maghily


Globalement, j'ai bien aimé ce roman même si j'ai été assez déstabilisée en le lisant en anglais. Je n'avais pas réfléchi, au moment de son achat, que l'essentiel du récit se déroulerait en France : un grand nombre de noms et d'expressions françaises y sont donc retranscrites. Or, étant donné que je ne suis pas une grande lectrice en anglais, le fait de voir se mélanger français et anglais m'a donné une impression d'artificialité. D'autant plus que, souvent, les livres que je lis et qui concernent cette période sont écrits par des auteurs francophones ou sont des traductions françaises. Ce n'est pas grave en soi mais ça m'a parfois dérangée. Je pense qu'il aurait mieux valu que je lise ce roman dans sa version traduite.

L'histoire en elle-même est peu originale : la vie quotidienne sous l'occupation, saupoudrée d'un peu de suspens dû aux activités de résistances d'Isabelle. Ce qui fait, je crois, sa particularité, c'est qu'il insiste sur l'importance qu'ont eue les femmes dans la résistance. Cette montée en importance a d'abord été facilitée par le fait que les autorités allemandes et françaises ne pouvaient imaginer que des femmes puissent avoir un quelconque rôle de premier ordre. Pour eux, au mieux, elles pouvaient servir à faire diversion. Or, les femmes que nous rencontrons tout au long de ce roman ont toutes contribué à l'effort de guerre, souvent au péril de leur vie ou de celle de leur famille.

L'autre élément important du récit, c'est la relation qui unit Vianne et Isabelle : la culpabilité de Vianne de ne pas avoir suffisamment joué son rôle de grande soeur est omniprésente tout comme sa colère face au comportement inconscient d'Isabelle. Cette dernière, qui a le sentiment de ne compter pour personne, ne cesse d'attirer l'attention, dans le but d'obtenir un peu d'amour et de reconnaissance, ce qui la mène à jouer un jeu de plus en plus dangereux.

Ce roman s'appuie énormément sur le sentiment de culpabilité des différents personnages : celle de ne pas avoir l'impression d'en faire assez, celle qu'on peut ressentir en acceptant de l'aide ou des preuves d'amitié venant de « l'ennemi » ou celle qui nous frappe quand on choisit de détourner les yeux du malheur des autres pour protéger sa propre famille. Il montre tout ce que la guerre peut faire ressortir de plus exécrable mais aussi de plus courageux chez les individus. Il s'attarde aussi beaucoup sur la relation qui se développe entre Vianne et l'officier allemand qui loge chez elle : cela m'a rappelé le Silence de la mer de Vercors.

Tout au long du récit, le lecteur est tenu en haleine par cette tension qui plane au-dessus des différentes protagonistes : Isabelle va-t-elle finir par se faire prendre ? Vianne va-t-elle survivre à un nouvel hiver ?, etc. Je l'aurais probablement dévoré en quelques jours si je l'avais lu en version poche, francophone. Je vous le recommande donc vivement si vous aimez vous plonger dans les romans qui se déroulent à cette époque et qui mettent en scène des personnages attachants, dont le courage ne pose pas question.
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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