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Critique de Ys


Ys
19 février 2015
Joe, Jack, William, Averell ? Oubliez. Les quatre frangins à rayures jaunes inventés par Morris n'ont pas grand chose à voir avec les vrais frères Dalton. Lesquels, au sens large, étaient toute une tripotée et ont à eux tous tenu des positions assez diverses des deux côtés de la loi, du marshall tué en service au desperado plus ou moins bien organisé, en passant par le fermier lambda.
S'il fallait se limiter à quatre noms, toutefois, les plus célèbres sont ceux de Bob, Gratt, Bill et Emmett. Bob le Magnifique - le plus joli garçon, le plus instruit et raffiné, le cerveau de la bande. Gratt la Brute, le plus rude, le plus rustre, souvent arrêté et le cerveau fêlé par les cavales en territoire hostile. Bill le Roublard, qui tenta d'offrir une façade respectable aux activités familiales et finit par monter, à part, sa propre bande.
Emmett le Cadet - depuis toujours fasciné par le plus proche de ses grands frères, qu'il suivit jusqu'au bout et échoua à sauver. le seul survivant de l'unique et fatale attaque de banque tenté par la bande, à Coffeyville. Longtemps, bien longtemps après la mort de Bob, Gratt et leurs acolytes, après quinze années de prison et une carrière à Hollywood, c'est lui qui nous conte l'histoire des Dalton. Une histoire pleine de sang, de sueur et de poussière, où renaît l'Ouest sauvage à jamais fantasmé.

Un peu trop fantasmé, peut-être, d'ailleurs. L'ambiance est là, l'auteur fait preuve d'un talent incontestable pour la poser, entre grandes chevauchées, chasses à l'homme et moments plus paisibles au ranch ou au campement, sous la lune ou sur la véranda. Mais le roman repose un peu trop là-dessus à mon goût, au détriment de la structure narrative - assez embrouillée - et du travail sur les personnages. J'aurais aimé me laisser fasciner par le beau Bob, moi aussi, entrer dans la tête et le coeur des frangins comme de l'indomptable Eugenia Moore, partager leurs peurs et leurs griseries... Mais rien à faire, ils manquent d'épaisseur, de consistance et n'ont pas réussi à me toucher, ni en bien ni en mal. Entre narration embrouillée, scènes statiques un peu longuettes et scènes d'action confuses, leurs aventures m'ont inspiré plus d'ennui que d'enthousiasme.
C'est fort dommage, d'autant que l'ouverture est belle et le final assez réussi. Mais entre les deux, j'ai perdu toute envie d'aller lorgner du côté de Jesse James et Robert Ford vus par le même auteur - dont la Nièce d'Hitler m'avait pourtant bien plus intéressée. Sans doute ne suis-je pas assez inconditionnelle du western pour ne pas lui demander autre chose qu'une ambiance et une solide documentation - qualité première qu'il faut reconnaître à ce roman.
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