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Critique de thukom75


" "Faut-il désespérer de l'humanité?" demande Laurence Hansen-Love. Notre époque est celle d'une mondialisation génératrice d'inégalités abyssales, de migrations massives, du terrorisme, de guerres régionales qui forcent l'épouvante, des féminicides, des écocides. La violence est considérée dans cet essai comme le "virus mutant" du mal qui saisit le genre humain aujourd'hui et le rend "si féroce et si négligent du bien commun". Prise en ce sens, qui n'est pas celui de la seule diminution chiffrée des crimes commis au cours de l'histoire, on ne peut pas considérer qu'elle serait en train de s'éteindre au profit de la civilisation.
Qu'est-ce qui l'explique? C'est une véritable enquête, qui progresse grâce aux apports de la sociologie, de la psychanalyse et de la psychiatrie, de l'histoire, de la politique... et bien sûr de la philosophie, que mène Laurence Hansen-Love. Sa conclusion n'est pas univoque et n'ignore pas les situations concrètes (on pense à la Résistance) où la violence subie rend l'action violente nécessaire. Mais, quelles que soient les circonstances, la violence résulte d'une faiblesse: celle de l'incapacité (de l'impossibilité, dans le cas qui vient d'être cité) de faire face à une situation qui nous échappe, et nous effraie. "Le propre de l'homme n'est pas la violence, mais la pensée", affirme l'auteure, pour qui la pensée n'est ni la culture ni l'intelligence, mais cette activité mentale "qui nous prémunit contre l'indifférence à la souffrance des autres". Et qui conduit aujourd'hui selon elle, puisqu'il y a tant à transformer, à un engagement de "non-violence révolutionnaire".
Voilà un livre "savant", mais d'un style clair et accessible. On le referme plus éclairé sur le sujet.
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