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Critique de TroubleBibliomane


Géorgie, 1917. Stasia est l'une des filles d'un chocolatier réputé, mais faire de la pâtisserie n'a rien d'un rêve. Tout ce que la jeune femme souhaite, c'est danser et monter à Paris. Mais la révolution bolchevique se prépare rapidement, mettant de coté les espérances d'une vie de danseuse. Mariée par son père, une autre existence l'attend loin de chez elle. Allemagne, 2006. Brilka, jeune adolescente, vient de fuguer comme son arrière-grand-mère Stasia autrefois. Un siècle sépare les deux jeunes femmes mais l'histoire se répète. Sa tante entreprend d'écrire à Brilka le destin des femmes de sa famille et lui conter les prémices d'une mystérieuse malédiction.

La huitième vie, c'est 1189 pages de rêves, de passions, de rebondissements, de larmes et de joies. La huitième vie, ce sont ces fragments de l'existence qui font une histoire, l'histoire qui fait un peuple, et le peuple un amour inconditionnel pour la terre de leurs ancêtres. Dans cette superbe chronique familiale géorgienne, le lecteur découvre toutes les générations de femmes du clan Iachi, la fameuse famille sur laquelle l'intrigue sera construite. C'est une épopée, ni plus ni moins, dans laquelle les figures féminines se battent dès la sortie de leur berceau pour faire valoir leur personnalité, et très souvent leur indépendance dans une société patriarcale. Stasia, personnage que j'ai beaucoup apprécié, terriblement inspirée des personnalités tolstoïennes, n'hésite pas à voyager seule malgré un contexte politique délicat. Brilka, dans les problématiques de son temps, reproduit l'acte.

La plume de Nino Haratischwili est très typée, incroyablement belle, et reprend très souvent les caractéristiques du conte slave. Ce rythme n'est ni trop lent, ni trop rapide, permettant au lecteur d'apprécier l'intensité de chaque détail de cette intrigue. La mélancolie du grand froid résonne entre les pages, le crépitement du feu dans le silence des nuits aussi. Lire Haratischwili, c'est accéder à un degré supérieur de lecture qui prend aux tripes tout en devenant addictif. Et finalement, fermer La huitième vie c'est certes quitter la fiction, mais aussi l'histoire d'un peuple et ses racines, la montée du communisme et ses grandes migrations qui forgent un siècle.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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