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Critique de JIEMDE


Dans la cage. Pas celle des fauves. Encore que... Celle du fight, des combats sans autre limite que celle de la victoire complète, dans le sang et la sueur. Y retourner ou pas, ou plutôt, tout faire pour ne pas y retourner, voilà ce qui obsède Daniel, ancien champion pro.

Athlète exceptionnellement endurant, il a eu son heure de gloire dans toutes les cages d'Amérique, avant qu'un sale décollement de rétine n'interrompe son ascension. Et ses gains. Et ses rêves de vie en compagnie de Sarah et de leur fille Madelyn. Pour survivre ensuite, il a fallu que Daniel se fourvoie avec Clayton et Wallace, les caïds locaux et véreux de ce petit coin de l'Ontario où il vit désormais. Homme de main résigné, accompagnateur de leurs basses oeuvres vengeresses, il en a cogné des types qui avaient oublié ce qu'ils devaient et à qui ils le devaient. Mais maintenant, il veut raccrocher de tout cela et retrouver le cours normal de sa vie paisible.

Sauf que tirer un tel trait n'est pas aussi facile à faire qu'à décider, surtout quand le besoin d'argent se fait sentir. Remonter sur le ring ? Replonger avec Clayton et Wallace ? Il croit avoir le choix, illusion naïve du mec qui en a trop vu, trop fait et tout cela finira forcément mal.

Kevin Hardcastle - traduit par Janique Jouin - réussit avec Dans la cage à nous plonger dans une atmosphère de spirale inéluctable, qui n'est pas sans rappeler celle des westerns classiques d'antan où les ingrédients du grand moment de règlement de comptes final se mettent en place un à un tout au long du livre, avec une habile maîtrise du rythme crescendo.

Alternant les chapitres courts et d'autres un peu plus développés, il livre surtout avec Sarah et Daniel deux jolis portraits d'un couple qui aspire au bonheur mais qui se retrouve happé et passif par une réalité ou une fatalité qui les aspire chaque jour un peu plus. Non qu'ils soient résignés, mais juste incapables de mettre en oeuvre un semblant de réaction. Et le contraste entre la violence retenue chez lui ou libérée lors de ses entraînements et combats de Daniel, et l'incroyable humanité et sérénité de Sarah dans son travail avec ses résidents de maison de retraite est touchant, reposant. Mais là où j'attendais une Sarah salvatrice, elle ne restera jusqu'à la fin qu'apaisante. C'est déjà ça...

Un livre réussi, bien noir, un brin désespérant, bref, comme je les aime !

Merci à Albin Michel et à sa formidable collection Terres d'Amérique et à Babelio pour cette lecture en avant-première.
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