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Critique de Valmyvoyou_lit


2005. Octogénaire, Eva est bibliothécaire en Floride. Dans un journal, elle découvre que « Soixante ans après la Seconde Guerre mondiale, un bibliothécaire allemand se bat pour rendre à leurs propriétaires des livres volés. » (p. 7) Sur la photo qui accompagne l'article, elle reconnaît le livre qui est tout pour elle. Elle ne l'a pas vu depuis six décennies. Elle décide de se rendre à Berlin.

Juillet 1942. Eva est juive. Avec difficulté, elle convainc sa mère de fuir en Suisse, comme elle l'a promis à son père, avant son arrestation. Elle utilise son don artistique pour leur fabriquer de faux papiers. Lors de leur périple, elles s'arrêtent dans un village : Aurignon. Un prêtre demande alors à Eva de mettre ses talents artistiques au service de la Résistance. Avec Rémy, un faussaire, elle fabrique des faux papiers : cartes d'identité, cartes de rationnement, laissez passer, etc.

Grâce à leur travail, des enfants juifs parviennent à traverser la frontière suisse. Cependant, tous deux refusent que la mémoire des petits soit effacée, que leurs noms soient oubliés. Dans un livre, ils consignent l'ancienne et la nouvelle identité de leurs protégés, avec un code qu'ils sont seuls à connaître. Ils espèrent retrouver cet ouvrage précieux, après la guerre, s'ils sont toujours vivants. Ils l'espèrent, malgré les risques considérables qu'ils prennent.

Kristin Harmel rend hommage aux faussaires, qui par leur habileté et leur dévouement, ont permis de sauver de nombreuses vies de l'horreur nazie. Elle explique de quelle manière les nouvelles identités étaient sélectionnées, l'ingéniosité ayant permis d'en produire en grande quantité.

J'ai été bouleversée par Eva. Alors qu'elle aurait pu être en sécurité, elle a choisi la voie du danger et du sacrifice. J'ai été émue par sa volonté de perpétuer l'histoire des enfants. J'ai, aussi, été ébranlée par les conséquences de son choix : il détruit ses rapports avec sa mère. Cette dernière a la sensation que sa fille, en aidant la Résistance catholique, renie sa judéité ; elle l'accable de reproches et certaines de ses paroles sont très dures. Elle ne considère pas Eva comme une héroïne, mais comme une traîtresse. La peur et le besoin de se raccrocher aux seuls repères qui lui restent lui font prononcer des mots terribles. J'ai été captivée par cet angle choisi par l'auteure. Eva ne faiblit pas, mais souffre de l'attitude de Faiga.

J'ai, aussi, été touchée par les relations naissantes au sein de la Résistance, par les espoirs et les rêves d'avenir. J'ai aimé les héros de l'ombre, j'ai souffert, espéré et désespéré. Plusieurs passages ont fait naître des larmes dans mes yeux. Ce roman est empli d'émotion. Enfin, j'ai aimé la place essentielle accordée aux livres, que ce soit dans le récit, dans les notes de la fin et dans les remerciements. J'ai ressenti que l'auteure les aimait.

J'ai eu un immense coup de coeur pour ce superbe roman.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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