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Critique de florence0805


A Old Cox, en Géorgie, alors que se termine la guerre de Sécession, les vainqueurs se rendent sur les plantations annoncer aux esclaves qu'ils sont libres. Prentiss et Landry, deux frères qui veillent l'un sur l'autre depuis que leur mère a été vendue, quittent leur cabane, ne sachant trop quoi faire de leur liberté, tout en en savourant chaque instant.
Ils croisent la route d‘un vieil homme hagard, parti en chasse d'un mystérieuse bête que lui seul a vue. Cet homme c'est George Walker, qui retarde l'heure de rentrer chez lui car il appréhende d'annoncer à sa femme la terrible nouvelle qui vient de lui être rapportée, la mort de leur fils Caleb au combat.
Mais après la rencontre avec les deux frères George a pour idée de les embaucher à défricher une partie de ses terres ; cette tâche servira de dérivatif au chagrin du vieil homme, et fournira aux deux frères un travail et un toit. Prentiss et Landry, peu habitués aux largesses de l'homme blanc, sont d'abord méfiants, mais heureux de gagner un salaire qui leur permettra de partir à la recherche de leur mère. Au fil des jours un véritable lien se crée entre ces trois hommes, ces trois âmes perdues qui trouvent consolation dans le travail physique et dans l'observation de la beauté de la nature avoisinante…
Ce roman est une merveille : l'auteur a su y saisir à merveille l'importance de ce moment clé de l'histoire, où la réconciliation semble difficile entre les communautés où les uns asservissaient, maltraitaient et vendaient les autres. Il faudra toute la bonté de George et de sa femme Isabelle pour tisser une relation de confiance avec les deux frères à peine affranchis.
L'écriture est superbe, dans les descriptions de la nature et des êtres ; la psychologie des personnages est habilement fouillée. Isabelle, George, Prentiss et Landry sont très attachants : Isabelle qui semble rigide et froide, s'adoucit peu à peu ; George agit toujours selon ses valeurs ; Prentiss est la parfaite incarnation de l'esclave affranchi, qui peine à accorder sa confiance après une enfance meurtrie, et veille avec amour sur son frère ; Landry est devenue quasi muet sous les coups de son ancien maître, et il lave ses blessures physiques et psychologiques dans l'eau, élément protecteur et enveloppant qui le fascine et le rassure. C'est par de petits gestes qu'il s'exprime, et le roman nous permet d'accéder à ses pensées, bien plus riches que ne le laisse penser son apparence.
Une lecture riche en émotions, qui me hantera longtemps j'en suis sûre.

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