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Critique de reveline


La parenté avec Les Apparences de G. Flynn semble indiscutable… sur le papier, du moins. Car à la lecture, cela parait beaucoup moins évident. En réalité, cette comparaison est surtout un handicap, et un de taille car elle porte un préjudice indéniable au roman de ASA Harrison.
Car si comme le proclame la quatrième de couverture, ceux qui ont aimé Les Apparences aimeront La Femme d'un homme, c'est plutôt l'inverse qui se produit : par comparaison La femme d'un homme est rabaissé au rang de parent pauvre, de pâle copie voire d'oeuvre anecdotique.

Je prendrais le contre-pied de l'accroche en disant donc que si vous avait aimé comme moi Les Apparences, vous ne prendrez que peu de plaisir à la lecture de la Femme d'un homme, un roman bien fade.

L'histoire, mille fois vue et revue, n'a aucune once d'originalité. Verbeuse, elle ennuie. Il faut attendre la page 100 pour qu'il se passe enfin quelque chose.
Les personnages sont repoussants. Aucune empathie n'est possible ni pour l'un ni l'autre. Todd est certes pire que Jodi mais les deux sont des personnages antipathiques qui se complaisent dans leurs problèmes, que bien souvent, ils créent par leurs seules fautes.

Todd est un imbécile misogyne, veule, menteur, lâche et geignard qui se cherche des excuses, sans jamais chercher à se remettre en question ou questionner son attitude ou ses erreurs. Infidèle et dissimulateur. Pensez donc, il ne veut pas perdre bobonne alias Jodi. Jodi, une femme faible, froide et méprisante, qui prend les gens avec hauteur et qui manque de caractère. Jodi est l'archétype de la femme au foyer parfaite, la petite bourgeoise aux petits soins pour son macho de mari, (salaud de mari ?), la desesperate housewife dans tous ses poncifs, la femme trompée depuis des années qui sait, et ferme les yeux, pour ne pas perdre sa situation, son confort matériel et son rassurant train-train quotidien.
Les clichés sociétaux et comportementaux affluent dans cette chronique pseudo-inspirée de la middle-class americaine et des problèmes conjugaux que rencontrent les couples qui dépassent les quinze voir vingt ans de mariage.

C'est long, c'est lent, c'est plat et au final, très ennuyeux. Il n'y a guère de suspense. ASA Harrison n'a pas la plume acérée et insolente de G. Flynn, son écriture au cordeau, ses trouvailles visuelles, sa poésie vitriolée pas plus que son ironie, ou son sens du sarcasme. Ce roman est trop propre sur lui. Immaculé et amidonné comme un tablier autour des hanches parfaites de Jodi.

C'est un roman qui voudrait se bâtir une réputation sur le dos d'un roman vivement remarqué, mais qui échoue, à exister par lui-même.
Je me suis fait violence pour le terminer tant je trouvais le récit poussif et laborieux et tant les personnages me sortaient par les yeux.

Seule la fin apporte un peu de noirceur et d'enjeu à l'ensemble, mais j'envie de dire « trop tard, bien trop tard »…

G. Flynn peut dormir sur ses deux oreilles, ses Apparences sont loin d'être détrônées, encore moins concurrencées.
Lien : http://ladelyrante.wordpress..
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