La Femme d'un homme

Premier livre reçu dans le cadre du Masse critique de Babelio en partenariat avec le Livre de Poche (que je remercie pour leur confiance) et malheureusement première déception. La femme d'un homme qui promettait beaucoup (dans la veine des Apparences de Gillian Flynn que j'avais adoré, autant vous dire que la comparaison avait fini de m'harponner), ne m'a pas séduite, en dépit de personnages plutôt bien dépeints et d'une idée de départ alléchante. Jodi est une parfaite femme d'intérieur, belle, intelligente, psychothérapeute appréciée de ses patients, elle mène une existence bourgeoise paisible, minutieusement réglée, aux cotés de son époux, Todd, entrepreneur qui la trompe allégrement. Calme, organisée et toujours sous contrôle, sa vie bascule le jour où Todd, atteint du démon de midi, la quitte pour une jeune femme qui plus est enceinte de lui. le monde de Jodi s'écroule petit à petit, tout ce en quoi elle croyait, ses repères, ses habitudes, se fissurent. le lecteur pressent dès le départ qu'elle finira par laisser s'exprimer cette colère d'une façon ou d'une autre et là résidait l'enjeu du roman, là mon intérêt de lectrice avide de sensations était éveillé. Mais rien. le roman alterne le point de vue de Jodi et de Todd sans qu'il ne se passe rien ; j'ai enchaîné les pages inlassablement en quête d'action, d'un élément déclencheur qui met beaucoup trop de temps à poindre le bout de son nez. Certes, la description des sentiments (rancoeur, lâcheté, colère, déception, dévouement…) est je le disais bien esquissée et plutôt fine, il faut le reconnaître. Contrairement à nombre de thrillers où l'action l'emporte sur la psychologie, là ce n'est pas le cas et c'est bien exécuté. J'ai même éprouvé de la compassion pour cette femme bafouée et une envie irrépressible de tordre le cou au mari, lâche et incapable d'assumer ses actes. Mais le style reste plat, empesé et manque de dynamisme. Surtout, les éléments cruciaux qui font le sel et le mordant d'un bon thriller (même psychologique) ne sont pas apparus c'est bien dommage. Pour conclure, il faut le confesser, je me suis ennuyée.
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