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Critique de Pantasiya


Avec une impression originale datant de 1981, on peut raisonnablement dire qu'il s'agit d'un vieil album jeunesse. Oui mais voilà : le « vieil ouvrage » a encore beaucoup de mordant!

Soulignons d'abord les illustrations : partie intégrante de ce livre, elles savent parfaitement capter l'intérêt et attiser la curiosité… n'est-ce pas un bout de queue de lézard et une patte arrière que je vois s'immiscer dans cet épais grimoire? Et là? Cette petite chenille poilue aux dents bien pointues… ne semble-t-elle pas avoir l'air de vouloir y prendre une bouchée? Oh là là… et ici, une incomparable vue sur les grosses fesses nues d'une sorcière prenant un bain! Et n'est-ce pas une étrange bouilloire que voilà, avec ses jambes effilées et ses pieds chaussés de souliers pointus à la façon des lutins!

Et pour le plus grand plaisir du lecteur, s'ajoutent aux images des petites notes aussi avisées que stylisées qu'on croirait écrites à la main avec une plume et un antique encrier : « La taille normale d'une sorcière évolue entre 1,60 m et 2,20 m (chapeau inclus) », « Pour déborder de vie, manger des orties », « Dents de lion : ceux qui mangent leurs racines dormiront longtemps »…

Concernant le texte, l'idée principale est tout à fait originale : instiller le doute dans l'esprit des enfants quant aux sorcières se glissant (peut-être) parmi les grands-mères! Mais voilà, pour bien suivre cette ligne de pensée, il faut avouer que le texte pourrait profiter de quelques ajustements.

Sous la police de caractère Time New Roman, de taille 10 en espacement simple, les pages réservées au texte sont lourdes et surchargées. Même en se faisant lire le contenu, le jeune auditeur risque d'y perdre le fil. C'est que les idées coulent à flot, dans un descriptif aussi créatif que détaillé… tantôt trop, mais jamais « pas assez »! Certains passages pourraient donc être revisités. Par exemple, a-t-on vraiment besoin de savoir ce qu'on ne peut « pas » trouver dans un jardin de sorcière (« ni clématites pleureuses, ni pensées timides, ni mousse rasée, ni glycines glissantes, pas plus que des plantes accrochées à des échalas ou enchaînées à un espalier »)?

Le livre pourrait également gagner à inclure une table des matières, puisque l'ouvrage se divise en quatorze sections distinctes: 1. Qui est sorcière?, 2. Les Chouchous des sorcières (« un lutin qui a pris la forme (…)des chats (…) chiens, oiseaux, crapauds, crocodiles et même araignées »), 3. Une maison bien sûre, 4. Un bain bouillant de bulles, 5.Les Nippes-sorcières (des toilettes difficiles à porter et chères à acheter »), 6. Bonne fourchette et méchante langue, 7. Course de choc (« pour faire son marché »), 8. Les doigts verts, 9. Coquins de sorts, 10. Quitte ou double (remèdes divers, dont celui-ci : « si un chien vous a mordu, arrachez-lui une touffe de poils, faites-la frire et posez-la sur la morsure avec un brin de romarin »), 11.Sorcières-parties (pour s'amuser), 12. Air sorcière (les divers moyens de transport), 13. Sorcières en fêtes et 14. Faits et méfaits.

En conclusion, un document tout à fait digne d'intérêt qui aurait sans aucun doute beaucoup de succès s'il était un peu remanié et réédité au lieu d'être, comme mon exemplaire de 1992 (en 6e réimpression), un objet aussi rare que précieux!
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