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Critique de JeanPierreV


Roman salué par les surréalistes en 1953, année de sa parution, "La chouette aveugle" est un texte aux allures fantastiques. le livre d'un auteur resté dans l'ombre qui a choisi de partir en 1951.
Monologue d'un homme, hanté par des hallucinations sordides dues à l'opium, confondant ses visions et la réalité, déroutant souvent le lecteur, qui comme lui est parfois un peu perdu. Livre difficile.
Un homme malade, dépressif, qui manifestement ne connaît pas le bonheur, vit seul, à une époque ancienne, en Perse, dans la cité de Rhagès, dans sa chambre .Il vit pauvrement en décorant des cuirs d'écritoires. ll est marié mais son épouse, qui est également sa cousine germaine n'a jamais voulu se donner à lui, ni même l'embrasser. Une épouse qui le trompe
Personne ne trouve grâce à ses yeux il vit dans un monde de "canailles", représenté par le boucher armé de son "couteau à manche d'os" ou le vieux brocanteur. le seul personnage féminin ayant grâce à ses yeux est sa vieille nourrice. Aucune issue à sa détresse, la seule solution est la mort...une idée obsédante, qu'il soit ou non sous l'emprise de l'opium. Une atmosphère lourde et pesante
Ce roman n'a pu être écrit que par un homme lui-même torturé, souffrant d'un mal moral, d'un mal-être, hanté par des idées noires, par l'existence de Dieu, par la religion.
"En de telles conjonctures, chacun cherche refuge dans une habitude solidement enracinée, une manie: le buveur boit, l'écrivain écrit, le sculpteur sculpte, bref, chacun a recours, pour mettre fin à son tourment, au mobile le plus puissant de sa vie, et c'est alors qu'un véritable artiste peut tirer de lui-même des chefs-d'oeuvre. Mais moi, moi qui n'avais aucun talent, moi, misérable décorateur de cuirs d'écritoires, que pouvais-je faire?"
Il nous en apprend beaucoup, en tout cas c'est comme cela que je l'ai reçu, sur les drames, sur cette perception de soi et des autres qui peuvent pousser un homme à vouloir quitter notre monde, sur cette détresse visible, mais souvent incompréhensible devant laquelle on se découvre impuissant. "La mort fredonnait doucement sa chanson, comme un bègue qui se reprend à chaque mot, et qui, à peine arrivé à la fin d'un vers, doit recommencer."
C'est cette détresse d'un proche, à laquelle chacun peut être confronté, qui m'a touché, détresse qui peut être causée par la drogue

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