Il est des livres dont l'apprivoisement est ardu. Il est des pensées qui se perdent en se cherchant. Qu'a été pour moi la lecture de la
Phénoménologie de l'esprit? Une marche à tâtons dans un labyrinthe, une noyade dans la complexité d'un esprit que se crée et s'abolit lui-même. Tout, dans la pensée abstraite (ô combien abstraite) de
Hegel, se retourne sans cesse, se perd et se retrouve autre, erre du mouvement à l'être, de l'action à la conscience, de l'extérieur évident puis évidé à l'intérieur qui ne se connaît lui-même qu'en se supprimant. Alors que tout aurait dû se terminer dans le savoir absolu, je me retrouve dans la perplexité la plus totale. Mon esprit, en se mirant dans celui de
Hegel qui se veut miroir de l'esprit universel, se déforme, il se défait, reconnaît sa défaite et avoue ne pas comprendre grand chose ni à
Hegel ni à lui-même.
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