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Critique de Streala


Honte à moi ,bien que belge ,je ne connaissais pas Stefan Hertmans avant d avoir lu des critiques très élogieuses de son roman dans la presse anglo saxonne .
Il faut lire le roman jusqu à la fin ,un véritable petit bijou de sensibilité !
La trame est bien connue :l auteur écrit un roman à partir des carnets que lui à confié son grand père.

J avoue que dans les premiers chapitres je n ai pas été emballée( bien que reconnaissant l excellente facture classique de l ouvrage ) par la relation que fait l auteur de la jeunesse misérable de son grand père ,aîné de 5 enfants dans le prolétariat gantois de la fin du 19 eme siècle : je ne compte plus les récits d enfances misérables qui me sont tombés entre les mains ,toutes à fendre le coeur...et émaillées ici de passages assez « gore «  (le jeune fils du forgeron dont la tête est brûlée vive ds le four...etc ...)
Qu apporte ce roman de nouveau ou de plus?me demandais- je ...
Malgré toute cette noirceur et cette misère , on est frappé par la force Tendre des liens familiaux .
L auteur a une admiration certaine pour ce grand père ,(soit l’auteur des carnets qui inspirent ce roman),dont le sens du devoir (même ds la sphère intime vous verrez ) la droiture et l honnêteté semblent aujourd'hui complètement désuets ou risibles aux yeux des jeunes Générations narcissiques biberonnées à l Instagram et au « moi je » .
Tendresse aussi de ce grand père ,Urbain Martien envers sa mère si belle et si courageuse et envers son père un homme doux ;peintre d église,qu on devine un peu poète et qui mourra prématurément de la tuberculose.
Urbain ,le grand père de l'auteur étudiera ,lui aussi,le dessin et la peinture envers et contre tout ,(il doit travailler dès le plus jeune âge )

Suit la relation des horreurs de la guerre 14-18,maintes fois décrites ds la littérature ,on ne peut qu être frappé à nouveau par l absurdité de cette grande boucherie:
Côté belge
des officiers flamands,bourgeois issus de la haute société -francophones -du moins à l epoque-donnaient des ordres absurdes aux soldats ,hommes du peuple néerlandophones qu ils méprisaient copieusement
-1917 et l idée de lutte des classes ,bien qu en germe n était pas encore advenue-
Ce triste épisode de l histoire belge a été récupéré par les extrémistes flamands belges qui font de l’oppression pendant la grande guerre ,des pauvres types flamands par les méchants francophones ,un de leurs mythes fondateurs ;
C est occulter le fait qu ‘il y avait des hommes du peuple wallon ds les tranchées au côté des flamands et l exploitation des uns par les autres tenait plus du racisme social qu’ ethnique ou linguistique.
Il semblerait tout de même que les wallons (francophones)étaient plus souvent récompensés que les flamands ,d après l auteur .
Dans toutes ces horreurs de pauvreté et de guerre ,l omniprésence de la nature ,de la force de l'amour filial et de l'amour tout court nous font mesurer la dualité de l existence :l homme est capable du meilleur et du pire dans une nature (à l époque on n avait pas encore tout cassé et pollué)à la beauté indifférente ...
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