AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Toscane22


La jaquette du livre déjà interpelle : une énorme loupe noire, tenue par une jeune femme, et qui en dissimule le visage.

1963 : Eva est traductrice lors du second procès d'Auschwitz.
Son travail va peu à peu, au fil des traductions de témoignages, la placer face au passé, celui de l'Histoire, mais aussi le sien propre : la guerre dont elle n'a pas de souvenirs, les camps, le nazisme, les tortures, les crémations, etc.
Et le passé des personnes qui l'entourent tels parents et futurs beaux-parents; ainsi que le déni quasi collectif, le refus de mémoire de cette période.

Parallèle filigrane au procès, se décrit la vie des femmes des années 60, la nouvelle société de consommation, les encore-interdits, les bientôt-possibles, la construction difficile de ces enfants de l'après-guerre dans une période lourde de non-dits, à la fois euphorisante et culpabilisante.

Les journées du procès vont enfin tirer le rideau, et Eva va découvrir ce passé qu'elle ignorait : les faits historiques, la réalité des camps, la souffrance des rescapés, la complicité passive et ou active des allemands, leur refus du passé;
certains témoignages douloureux du procès, après avoir aiguisé son esprit critique, ravivent maintenant sa mémoire qui peut alors retracer l'histoire de sa propre famille.

Animée d'une conscience nouvelle, elle entreprend d'enquêter, et pour le compte du procès et pour elle-même; de cette enquête se construira une nouvelle Eva, désormais "concernée", esquissant les grands traits du devoir de mémoire, et de la transmission du passé.

Une fois le livre terminé, et digéré, se comprend aisément l'image sur la jaquette.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}